Basé à Toulouse, le réseau de mandataires immobilier Safti (230 salariés au siège, 50 à l’international) enregistre un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros et une croissance de 42 % en 2021. “Depuis notre création, les résultats ont dépassé nos ambitions”, sourit son président Gabriel Pacheco, qui a cofondé cette marque détenue par la holding New Immo Group (également propriétaire du réseau megAgence) en 2010, au côté de Marc Brimeux et de Sandra Françonnet. Devenu l’un des leaders du marché de la transaction immobilière résidentielle en France, sans cesse alimenté par ce que les professionnels du secteur qualifient de règle des 4 D (divorce, décès, déménagement, dette), Safti affiche même une croissance moyenne annuelle de 48 % ces cinq dernières années. L’entreprise, certifiée ISO 9001 depuis 2013, s’inscrit pleinement dans l’essor des réseaux de mandataires : selon Gabriel Pacheco, lors de la création de Safti, ceux-ci ne captaient que 2 % du marché de la transaction immobilière, contre 15 % aujourd’hui.
Au printemps dernier, pour accompagner le développement de Safti, la société d’investissement Permira, via son fonds Permira Growth Opportunities, a pris 36 % du capital du groupe, moyennant un investissement estimé à 200 millions d’euros. La société de gestion Qualium Investissement, entrée à l’occasion d’un premier management buy out (MBO) fin 2018, en détient encore environ 10 %, le management restant majoritaire. Safti, qui déploie de gros investissements en campagne publicitaire à la télévision pour asseoir sa notoriété (lire par ailleurs), a bâti son modèle sur la réalisation de transactions immobilières sans agence physique, conclues par des mandataires indépendants dont le recrutement a été favorisé par la création du statut d’autoentrepreneur en 2009. Pari gagnant car, aujourd’hui, 95 % des acheteurs cherchent leur bien immobilier sur le web.
Une appli ouverte aux apporteurs d’affaires
Gabriel Pacheco n’y voit que des avantages. “Pour les clients, les honoraires sont en moyenne 20 % moins chers qu’en agence traditionnelle, détaille-t-il. Pour les conseillers, l’intérêt est l’indépendance et la liberté. Le fait, aussi, que la rémunération soit beaucoup plus élevée. Chez Safti, nous rétrocédons en effet entre 70 % et 99 % de la commission d’agence au conseiller lui-même, contre 40 à 50 % pour un statut d’indépendant en agence traditionnelle. L’absence d’agence physique permet enfin à l’entreprise de mutualiser les coûts au siège et de dégager du rendement pour faire de la croissance.” Safti mise par ailleurs depuis son origine sur le développement de services digitaux au bénéfice de ses conseillers. “Nous mettons à leur disposition une plateforme ergonomique (le logiciel Omega) et des outils technologiques développés par nos équipes qui facilitent leur travail en home office”, explique le dirigeant. Le mandat électronique, par exemple, lancé il y a trois ans, rencontre un franc succès auprès des clients, puisque 70 % des mandats du réseau sont désormais signés par ce biais. Reposant sur l’intelligence artificielle, un outil de géociblage, lui, utilise les données des impôts et du cadastre pour restituer une carte des biens vendus dans un quartier et géolocaliser un bien selon des critères précis. Autre innovation : l’appli Safti Connect, disponible sur Appstore et Google Play, a pour vocation de trouver des apporteurs d’affaires. “En donnant à notre conseiller une information sur un bien à vendre, ils perçoivent 10 % de la commission d’agence”, indique Gabriel Pacheco. 20 % des ventes de Safti, soit environ 40 millions d’euros de chiffre d’affaires, sont déjà réalisées grâce à cette application lancée il y a à peine un an et demi. Afin de renforcer la gamme de ses outils, la société recrute cette année 80 collaborateurs, en majorité des profils IT (développeurs PHP et Symfony), pour compléter son équipe dédiée au siège qui en compte déjà une cinquantaine.
726 000 € de CA pour le meilleur conseiller
En sus des solutions digitales, Safti déploie un dispositif de formation continue en présentiel dans 70 villes de France pour ses conseillers. La formation initiale de 3 jours, elle, constitue la première étape d’un parcours d’intégration de 3 mois. Safti propose aussi une trentaine de webinaires et 80 modules d’e-learning. “Par ailleurs, un coach consultant suit individuellement chacun de nos conseillers depuis le siège, précise Gabriel Pacheco. Il fait le point sur l’évolution de son activité, répond à ses questions et l’incite à aller davantage sur le terrain.” Il faut dire que 20 % seulement des conseillers du réseau sont issus du monde de l’immobilier. “Les autres étaient commerciaux, professeurs des écoles, visiteurs médicaux, agriculteurs…, révèle Gabriel Pacheco. Le point commun à tous ces profils est le sens du service et un bon relationnel interpersonnel. Ceux qui obtiennent les meilleurs résultats sont ceux qui suivent les conseils que nous leur dispensons.” En 2021, le meilleur conseiller du réseau, qui en compte 5 500 en France, a atteint un chiffre d’affaires annuel de 726 000 euros. 40 conseillers ont dépassé les 300 000 euros, 135 ont franchi les 200 000 euros et près de 700 le cap des 100 000 euros. Safti remet des récompenses à ses meilleurs négociateurs lors de rencontres régionales. La société organise aussi régulièrement des “événements fédérateurs” pour ses équipes, explique Gabriel Pacheco, à l’instar de sa convention nationale. En octobre dernier, elle avait ainsi privatisé Le Puy du Fou (Vendée) pour y accueillir 2 000 de ses conseillers. Safti propose également des possibilités d’évolution. En devenant développeur, c’est-à-dire en recrutant et en gérant sa propre équipe de mandataires immobiliers au sein du réseau, le conseiller perçoit une rémunération additionnelle.
Implantation en Allemagne cette année
“Nous recrutons des conseillers en permanence dans la France entière, dans les grandes villes comme dans les villages, dévoile-t-il. Les besoins immobiliers sont partout et notre potentiel de développement est énorme. Près d’1,2 millions de transactions ont été réalisées en France en 2021 et Safti a fait 26 000 ventes, soit à peine au-delà de 2 % de part de marché. Nous voulons doubler notre part de marché dans les cinq ans.” Tout en poursuivant son développement en Europe. Présent en Espagne depuis 2018 (500 conseillers) et au Portugal depuis 2020 (200 conseillers), Safti s’implante en effet cette année en Allemagne et le fera en Italie en 2023. “Le modèle des réseaux de mandataires n’existe pas sous cette forme-là dans ces pays et nous y voyons donc une opportunité”, conclut Gabriel Pacheco.
