En décembre dernier, Équilibre, marque nancéienne de vente de CBD, a fusionné avec Fuga, une marque canadienne qui produit et vend du cannabis, créée en 2018. "Le but, c’est de faire une passerelle entre les deux pays", résume Léa Ruellan, la fondatrice d’Équilibre (CA 2023 : 500 000 €), qui emploie une dizaine d’employés. Désormais, Léa Ruellan possède 7 % des parts de Fuga et la société canadienne possède 20 % des parts d’Équilibre. "Le secteur du cannabis est extrêmement compétitif. Ceux qui réussiront à se positionner seront ceux qui innoveront et feront preuve de créativité dans leur approche. C’est exactement ce que font Fuga et Équilibre et grâce à notre union, nous atteindrons assurément de nouveaux sommets" commente Philippe Laperrière, le fondateur de Fuga, dans un communiqué de presse.
Vers une distribution internationale
Grâce à cette alliance, Équilibre s’est implanté au Canada à la fin de l’année 2023 et Fuga, déjà présent en Allemagne, s’implante en France. Léa Ruellan dirige Équilibre et Fuga France, tandis que Philippe Laperrière prend la direction d’Équilibre Canada et reste à la tête de Fuga. Ensemble, les deux marques ont pour ambition d’étendre leur périmètre d’action. "Nous sommes en discussion avec des pays d’Asie, avec différents pays d’Amérique et avec des pays africains, pour Équilibre et pour Fuga", annonce Léa Ruellan.
La production d’Équilibre Canada aura maintenant lieu au Canada. La marque nancéienne garde ses partenariats européens pour le reste de son activité. Elle crée ses recettes dans ses bureaux de Nancy, avec des laboratoires partenaires et sous-traite sa production, en travaillant avec une chanvrière en Suisse et deux en France. Les produits partent ensuite chez un logisticien. Puis 60 % d’entre eux, d’après les chiffres d’Équilibre, sont directement distribués chez les clients, par l’intermédiaire du site de la marque. Les 40 % restants partent chez des distributeurs, dont Monoprix, ou encore Bloom à Nancy.
"On a toujours été rentables, dès la première année"
Léa Ruellan lance sa marque en 2020, en choisissant de ne faire appel à aucun investisseur. "On a toujours été rentables, dès la première année", révèle-t-elle. Et, depuis, "on double le chiffre d’affaires tous les ans", décrit-elle. En 2023, la marque atteint 500 000 € de chiffre d’affaires. À l’horizon, 2024, la fondatrice espère dépasser le million.
Pour se démarquer dans un secteur qu’elle qualifie de "très concurrentiel", Léa Ruellan met en avant la transparence et la fiabilité de sa marque, dont les produits sont bios. "On fait énormément d’analyses, métaux lourds, pesticides, microbiologies, etc.", énumère-t-elle. Si la fondatrice a joué jusqu’ici sur le développement de sa gamme de produits, elle annonce vouloir "s’implanter chez plus de distributeurs" en 2024.
Une société qui n’emploie que des femmes
Sur son site, la marque propose des articles éducatifs sur le CBD et met l’accent sur des valeurs fortes. Au-delà de son partenariat avec un ESAT (établissement ou service d’aide par le travail), Équilibre se targue d’être une marque de CBD produite par des femmes. Déplorant le peu de femmes présentes aux assemblées générales du syndicat national du chanvre, Léa Ruellan souhaitait inverser la tendance pour Équilibre. Dès lors, la fondatrice n’emploie que des femmes, jusqu’aux cultivateurs de CBD, qui sont toutes des chanvrières.
