Tourisme, gastronomie, galeries d’art, plaisance… Honfleur est une carte postale à ciel ouvert qui fait rêver ses millions de visiteurs. Mais c’est aussi une zone d’activités économiques dynamique dans laquelle se niche une activité méconnue : la production et de conditionnement d’un tiers du volume des litières pour chats vendues sur le territoire français ! Pour fournir ce marché en développement, le groupe Tolsa, spécialisé dans l’exploitation des gisements de minerais, a choisi d’implanter son unique site de production de litières dans l’Hexagone sur le quai industriel du port de Honfleur.
Le groupe espagnol (900 personnes – 185 M€ de CA) exploite plusieurs mines à ciel ouvert dans le monde dont il extrait notamment l’attapulgite, une argile aux propriétés absorbantes particulièrement efficace en matière de litières. C’est en Normandie qu’il a choisi d’implanter son unité de production française en 2007, forte d’une position stratégique en bord de Seine, lui permettant d’accueillir les bateaux remplis de minerais à traiter et à conditionner, avant d’être expédiés dans les rayons des distributeurs. L’unité normande emploie 45 salariés et enregistre un chiffre d’affaires de 26 M€ en 2017.
Nouvelle ligne de production
Répondant à une forte hausse du marché, le groupe a choisi d’investir plusieurs centaines de milliers d’euros dans son usine française pour ouvrir une nouvelle ligne de production et élargir sa gamme de litières et de sacheries. « Cet investissement doit nous permettre d’accroître la capacité de production de l’entreprise qui devrait passer de 90 000 tonnes conditionnées à 100 000 tonnes en 2018, avec un objectif de 120 000 tonnes sur le plus long terme. Elle devrait aussi générer plusieurs emplois supplémentaires : nous sommes en cours de recrutement de techniciens de maintenance, de logistique et de commerciaux », confirme Pascal Marquaille, directeur de Tolsa France depuis 2011. Et d’ajouter que « la masse salariale n’augmentera pas non plus de façon exponentielle car la plupart des lignes de production sont automatisées. Deux à trois emplois supplémentaires tout au plus. » Des embauches qui ne sont pas sans poser quelques soucis à l’employeur confronté à la concurrence des bassins industriels voisins du Havre et Rouen : « Le bassin d’Honfleur était, jusqu’à ces dernières années, davantage dédié au tourisme et nous avons du mal à recruter sur des profils très techniques. Les candidats portent naturellement leur choix vers des entreprises plus connues que nous. »
Une vingtaine de gammes de litières
L’installation de l’entreprise dans la partie industrielle des quais de Seine permet un acheminement du minerai par bateau depuis Dakar. « Toutes les trois semaines, les navires déchargent 6 500 tonnes de minerais pour être conditionnées chez nous », explique le directeur du site. Le minerai subit plusieurs étapes de transformation : « Il arrive broyé et séché et notre premier travail va consister à cribler le produit selon les différents cahiers des charges de nos clients. Selon la taille du grain, le taux d’absorption sera différent. Nous ajoutons ensuite selon la demande du parfum, du colorant ou des additifs. » Tolsa France produit une vingtaine de gammes différentes. « Le rapport à l’animal a bien évolué ces dernières années. Le chat fait partie de la famille et s’intègre dans la maison. On peut donc avoir des litières colorées en bleu, rose, selon la pièce où elle est installée ! Le groupe Tolsa travaille également beaucoup sur la recherche et le développement : de nouvelles gammes sont ainsi apparues en fonction de l’âge du chat. Actuellement, nos axes de recherche d’innovation s’orientent vers le bio et le naturel. »
Une fois traité, le minerai est ensaché dans des sacs en papier ou en plastique. Les produits ensachés sont stockés sur site dans deux grands bâtiments de 2 800 m2 chacun, prêts à être livrés vers les différentes plateformes : 30 semi-remorques partent quotidiennement depuis Honfleur.
Tolsa a encore de belles perspectives devant lui : selon les dernières statistiques, environ 10 millions de chats domestiques français produisent environ 400 millions de kilos de déchets par an, soit 13 kilos de litière par seconde. En France, un chat utilise en moyenne 33 kilos de litière par an. « Notre force est d’être les seuls sur le marché français à proposer un aussi large panel de gammes », assure le directeur. Ces principaux clients sont la grande distribution, les réseaux spécialisés (animaleries et jardineries) et, depuis peu, le e-commerce.
