Pour Mickael Verzellesi, le directeur général de Lunarr, la directive européenne NIS, pour "Network and Information Security" va marquer un vrai tournant dans la cybersécurité. Après sa transposition dans le droit français, programmée pour octobre 2024, "les entreprises n’auront plus le choix : il faudra mettre sa cybersécurité au bon niveau et être conforme aux obligations pour continuer à travailler avec certains partenaires", souligne le dirigeant. Et c’est ce moment qu’ont choisi Mickael Verzellesi et Justin Marcos, associés au groupe nancéien Mentor (2 200 salariés, 260 M€ de CA) pour lancer l’activité de Lunarr, filiale du groupe dédiée à la cybersécurité.
Effectif multiplié par trois
Employant actuellement dix personnes, la société installée à Nancy prévoit de tripler ses effectifs en trois ans, pour atteindre 30 personnes, pour une activité qui doit "toucher le point d’équilibre après deux exercices", précise Fabian Osmond, directeur des opérations de Lunarr. Premier pilier de l’activité de la holding Lunarr : la formation, de courte et de longue durée, initiale ou professionnelle, auprès des collaborateurs d’une entreprise ou de jeunes en quête d’un diplôme.
Rachat d’un organisme de formation rémois
Pour aller plus vite, l’équipe de Lunarr a choisi de reprendre l’activité de César Hub, une société basée à Reims, employant 4 personnes et spécialisée dans les formations à la cybersécurité. "Les deux premiers centres de formation Cesarr sont déjà opérationnels à Nancy et à Reims. Cette société va devenir la marque pour les différents centres de formations que nous allons ouvrir à travers la France dans les prochains mois, avec l’objectif d’atteindre les dix centres en trois ans", déroule Mickael Verzellesi.
Sécuriser les systèmes d’information
Autre pilier du développement de Lunarr, le service aux entreprises, afin de sécuriser leurs systèmes d’information. "Nous voulons nous adresser à toutes les entreprises, insiste Mickael Verzellesi. Que ce soit face à une TPE, une PME, une ETI ou aux grands comptes et grandes associations, nous voulons commencer par écouter le client pour comprendre son business et l’accompagner sur la durée." Un positionnement qui doit trancher par rapport aux pratiques en vigueur dans la cybersécurité, secteur dans lequel les gros faiseurs déroulent des scenarii types. "Le travail commence toujours par une analyse de risque, précise Fabian Osmond. L’objectif est de se focaliser sur les aspects critiques du business du client. À partir de là, nous allons définir une feuille de route qui va permettre d’accéder peu à peu à un niveau acceptable en termes de risques."
Une passerelle entre la recherche et les entreprises
Ancien DSI du groupe Welcoop (1 800 salariés, 386 M€ de CA), fondateur et associé au capital de Cybi, start-up développant un système capable de détecter puis de combler les vulnérabilités d’un système d’information grâce à l’intelligence artificielle, Fabian Osmond doit jouer le rôle de passerelle entre le monde universitaire et les entreprises. "Ces deux mondes peuvent se nourrir l’un et l’autre", assure le directeur des opérations de Lunarr.
Proposer une prestation 24 heures sur 24
L’équipe du spécialiste de la cybersécurité nancéien veut rester en veille sur les évolutions d’un secteur complexe, celui de la cybercriminalité, aujourd’hui organisé comme une industrie. Et pourra aussi prendre des participations dans les start-up prometteuses de l’écosystème de la cybersécurité pour accélérer un projet. Autre axe de travail, lié au développement du groupe Mentor, figure l’ouverture d’une antenne, vraisemblablement au Canada. "Les entreprises peuvent se faire attaquer 24 heures sur 24, donc il faut être en veille en permanence, détaille Mickael Verzellesi. En nous installant dans un site qui compte 8 heures de décalage, nous pourrons proposer une prestation de service en 24 heures sur 24".
