Laissés vides pendant trois ans, les 4 900 m2 du bâtiment de l’ancienne Inspection académique, rue d’Auxonne à Nancy, reprennent vie. "Nous allons réinvestir les lieux progressivement", tempère Gilles Caumont, le président de l’association Racyn. Celui qui est aussi le président du Medef de Meurthe-et-Moselle, connu pour avoir créé Adista, à Maxéville, devenue aujourd’hui une marque du groupe Inherent (CA : 263 M€, effectif : 1 100 salariés), a sorti son carnet d’adresses pour fédérer les acteurs nancéiens de l’écosystème de la cybersécurité.
Vers une "trentaine de membres" à la fin du printemps
Lancée en décembre 2023, l’association Racyn compte aujourd’hui une petite vingtaine de membres, et vient de faire aboutir un premier projet : ouvrir un lieu destiné à devenir le haut-lieu de la sécurité numérique de la Métropole du Grand Nancy. Outil destiné à héberger des start-up, accueillir des formations ou encore des exercices de gestion de crise, le bâtiment, baptisé Cyberian, abrite déjà la jeune pousse Alérion et ses six salariés, qui doivent être rejoints dans les prochaines semaines par une partie de l’équipe de Lunaar, filiale du groupe Mentor (CA : 260 M€ ; 2 400 salariés) opérant dans la cybersécurité. "Notre objectif, c’est de rassembler une trentaine de membres d’ici la fin du printemps", fixe Gilles Caumont.
Un budget de 50 000 €
L’association Racyn fonctionne pour l’instant avec un budget de 50 000 €, soit le produit des cotisations de ses membres et une aide de 10 000 € accordée par la Métropole du Grand Nancy. Sur la feuille de route de Racyn figure aussi un objectif prioritaire : répondre à l’Appel à manifestation d’intérêt lancé par la Région Grand Est pour attaquer le chantier du Campus Cyber régional. À la clé, 60 000 € de financement.
"L’écosystème nancéien de la cybersécurité est très favorable", estime le président de Racyn. Premier pilier de cet écosystème, un tissu économique mêlant start-up et entreprises de tailles intermédiaires. "Ensuite, le Grand Nancy compte, avec l’Université de Lorraine, près de 60 000 étudiants et une offre de 55 programmes de formations en cybersécurité", souligne Gilles Caumont. Enfin, le Laboratoire de haute sécurité du Loria (Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications) s’affiche comme une référence de niveau mondial dans la recherche en cybersécurité.
Vers un centre d’entraînement à la cybersécurité
Cyberian pourrait se remplir très rapidement : un consortium, appelé Fore-Cy travaille actuellement à la préfiguration d’un centre d’entraînement à la cybersécurité, un projet dont le coût total pourrait avoisiner les 10 millions d’euros et qui pourrait être opérationnel début 2025. "Effectivement, ce projet a toute vocation à s’implanter dans Cyberian", confirme le président de Racyn.
Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt "Compétences et métiers d’avenir", le projet Fore-Cy, piloté par la Maison de l’emploi du Grand Nancy et porté conjointement par Numeum, Nancy Numérique et CESI École d’ingénieurs, a permis de réaliser le premier diagnostic des besoins en emplois et en compétences des acteurs de la cybersécurité sur la Métropole du Grand Nancy, pour un montant total de 125 000 €, accordés dans le cadre de France 2030. Ce montant a permis de couvrir la réalisation de plusieurs enquêtes de terrain : maintenant, l’enjeu est de changer de dimension. Le diagnostic a débouché sur l’impérieuse nécessité d’adapter l’offre de formation existante aux besoins des entreprises opérant dans la cybersécurité.
