Le projet prend forme, assure Marc Sztulman, conseiller régional et président du centre Cyber’Occ : "Nous choisissons la moquette des bureaux ", sourit-il. Un Campus Cyber va voir le jour au sein du Data Valley, bâtiment de 20 000 m2 et 6 étages situé à Labège (Haute-Garonne), propriété de la Région et du Sicoval. L’ouverture est espérée d’ici l’été.
Sur le futur site se côtoieront les acteurs d’un écosystème de la cybersécurité : entreprises, écoles de formation et organismes tels que Cyber’Occ et son centre de réponse à incident, dédié aux TPE-PME et aux associations. "Tous les voyants sont au vert", assure l’élu. Le projet est porté et accompagné par la Région, par le président national du Campus Cyber, Michel Van Den Berghe, et surtout, par des entreprises toulousaines, dont ITrust, déjà implantée à Labège, et rachetée l’an dernier par le groupe Iliad (Free Pro).
Un campus dédié à la cybersécurité industrielle
La labellisation du projet est attendue d’ici juin. Le Campus entend se spécialiser en cybersécurité industrielle, domaine déjà en pointe dans la région, qui compte des clients comme des apporteurs de solutions. Il se démarquera, sur ce point, des autres Campus Cyber régionaux (Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et bientôt Bretagne). Pour structurer le futur ensemble, Cyber’Occ va passer du statut associatif à celui d'un groupement d’intérêt public.
"Nous sommes en train de rédiger les statuts. De grands groupes industriels comme de petites ESN sont intéressés."
La Métropole de Toulouse mène son propre projet de campus du numérique à Matabiau. Marc Sztulman assure qu’il n’y a pas de concurrence entre ces deux dossiers. "Ils sont complémentaires. Nous sommes en pourparlers avec la Métropole pour voir comment l’intégrer au Campus Cyber. La cybersécurité n’est qu’une composante des services numériques. À terme, on aura peut-être une partie du Campus Cyber à Matabiau", envisage-t-il. Il ajoute néanmoins : "C’est maintenant que j’ai besoin d’installer mes équipes (bientôt une dizaine de collaborateurs, NDLR)". L’élu veut aller vite, sans attendre que soient construits les nouveaux édifices du centre-ville pour le projet métropolitain.
Montpellier dans les starting-blocks
Si certaines dispositions juridiques restent à établir, le projet de Campus Cyber avance vite. Et il pourrait en être de même à Montpellier. Non seulement la capitale héraultaise regorge d’éditeurs et d’acteurs spécialisés, mais depuis peu, elle compte un allié de taille : Michel Van Den Berghe, qui vient de racheter Seclab, pépite locale de la cybersécurité. "Le projet montpelliérain sortira très vite", promet Marc Sztulman.
"Il faut construire les choses juridiquement avant de commencer. On a un très bel écosystème, nous sommes en train de l’organiser."
Le conseiller régional rejette l’idée de rivalités politiques ou territoriales entre les deux projets. "Sur ce sujet, tout le monde a besoin de tout le monde. Les entreprises des treize départements de la région ont besoin de cybersécurité". On dénombre dans la région 211 acteurs de la cybersécurité, dont 152 entreprises spécialisées.
