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"Les Campus Cyber seront orientés vers l’ADN industriel de la région"
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Michel Van Den Berghe président du Campus Cyber "Les Campus Cyber seront orientés vers l’ADN industriel de la région"

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Président du Campus Cyber, pôle de sécurité numérique français basé à Paris, Michel Van Den Berghe accompagne la Région Occitanie dans la déclinaison du dispositif à Toulouse et à Montpellier. Il est également l’acquéreur de la société Seclab, partie prenante du processus en cours dans la Métropole héraultaise.

Michel Van Den Berghe est le fondateur et président du Campus Cyber, pôle de sécurité numérique français basé à Paris — Photo : Marine Pinard

Vous travaillez avec la Région Occitanie sur le déploiement du Campus Cyber à Montpellier et Toulouse. Comment ces deux projets avancent-ils ?

Notre ambition commune est bien de créer des campus dédiés à la cybersécurité à Montpellier et à Toulouse, où la première des deux structures sortira d’abord. Nous souhaitons donner à ce site toulousain une spécificité cohérente avec l’ADN du territoire, comme cela avait été fait pour le Campus cyber national. En considérant le poids d’Airbus et des grandes entreprises de sa supply chain, ce campus sera très orienté vers la sécurisation des environnements industriels et des démarches de type usines 4.0. La labellisation devrait être accordée d’ici la fin de l’été. De son côté, Montpellier bénéficie d’une multitude d’acteurs travaillant sur les volets électroniques et logiciels, qui nous permettront de donner au futur site sa propre impulsion. Nous rencontrons actuellement les entreprises locales qui pourraient s’associer à la démarche.

Comment ce travail de préfiguration est-il réparti entre la Région et vous ?

Le Campus Cyber donne l’impulsion sur le plan national, mais il n’est pas demandeur pour créer des implantations locales. Il s’agit de dossiers portés par les Régions. Notre action consiste à les accompagner, puis à labelliser ces projets. Notre exigence pour accorder la marque "Campus Cyber" aux campus locaux est qu’ils s’inscrivent dans la perspective du niveau national, déclinable en trois points : fédérer l’ensemble des acteurs, favoriser les partenariats public/privé, mener des actions en termes de recherche et de formation. Il revient ensuite aux Régions d’effectuer le travail de structuration juridique, de fixer des objectifs, de faire de la veille technologique, etc. Enfin, chaque Région nomme un responsable du campus, chargé d’animer l’écosystème.

La Région Occitanie a déjà trouvé un site pour le Campus cyber toulousain, dans la Data Valley de Labège (Haute-Garonne). Que peut-on prévoir pour le pendant montpelliérain ?

Avec Xavier Facélina (fondateur de la société montpelliéraine Seclab, NDLR), notre volonté est d’intégrer plusieurs actifs au même endroit – c’est d’ailleurs un prérequis pour obtenir la labellisation. Sous réserve de validation par la Région Occitanie, le campus devrait se déployer dans un bâtiment de 3 500 m2, d’abord sur une première tranche de 1 200 m2 où Seclab s’installera elle-même. Nous pourrons ensuite rajouter une école pour être plus attractifs, un incubateur à start-up, des unités de recherche et pourquoi pas des clients finaux désireux d’être au plus près des offreurs de solutions.

Avec quels objectifs économiques ?

La Campus cyber national se déploie sur 26 000 m2 et génère 25 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il est évident que nous n’avons pas ces ambitions sur le plan régional. L’objectif est d’arriver à l’équilibre sur le plan financier, tout en trouvant une nouvelle cohésion pour renverser la tendance actuelle, qui veut que les pirates informatiques aillent plus vite que les gendarmes.

À titre personnel, vous devriez jouer un rôle important à Montpellier puisque vous avez annoncé, en janvier dernier, la reprise de Seclab. Comment cette entreprise a-t-elle retenu votre attention ?

Seclab développe une approche de la cybersécurité que j’apprécie, car elle repose sur une idée simple : quand les systèmes de cybersécurité échouent, cette société peut continuer à protéger les actifs les plus sensibles de ses clients. En effet, tous les équipements étant aujourd’hui connectés à internet, même les systèmes critiques qui n’étaient pas attaqués par le passé le sont désormais. Grâce à ses boîtiers électroniques, Seclab sécurise les sites les plus sensibles et les OIV (opérateurs d’importance vitale, NDLR), qu’ils soient des hôpitaux, des infrastructures ferroviaires, des acteurs de la défense ou du nucléaire. Thales vient d’ailleurs d’intégrer nos boîtiers à l’offre que ce groupe commercialise dans le monde entier. De façon globale, l’accélération commerciale passe par le rapprochement physique avec les grands faiseurs, c’est pourquoi nous ouvrons un établissement secondaire de 5 personnes à Paris, intégrant un directeur des opérations. Par ailleurs, nous allons marketer cette technologie vers d’autres types de clients comme les ETI et les PME, car elles ont elles aussi des fonctions vitales à protéger : un boîtier dédié à ce segment va être lancé dès cette année. Si nous réussissons à sortir du marché des poids lourds de la cybersécurité, notre ambition est de doubler notre chiffre d’affaires tous les ans (2 millions d’euros en 2023, NDLR), avec une perspective à 50 ou 60 millions d’euros à terme.

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