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Le Grand Marché de Toulouse se dote d’un FoodLab
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Le Grand Marché de Toulouse se dote d’un FoodLab

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Acteur de la transition alimentaire, le marché d’intérêt national Toulouse Occitanie implante sur son site un tiers-lieu dédié à la recherche appliquée sur la cuisine du futur, qui ouvrira au printemps 2024. Il mène aussi d’autres projets.

Maguelone Pontier (directrice générale) et Dominique Batani (président) ont dévoilé le 14 décembre 2023 les projets menés par le MIN de Toulouse — Photo : Philippe Kallenbrunn

Le Grand Marché de Toulouse, deuxième marché de gros de France après celui de Rungis (Val-de-Marne), qui prépare une grande “food foraine” pour célébrer ses 60 ans (8 et 9 juin 2024), va implanter un FoodLab sur son site qui entrera en activité au printemps 2024. “Il s’agit d’un tiers-lieu dédié à l’alimentaire et qui regroupera de nombreux usages, décrit Maguelone Pontier, la directrice générale du marché d’intérêt national (MIN) Toulouse Occitanie. Laboratoire partagé, événementiel, team building, séminaires, salles de réunion… Mais son premier rôle sera de faire de la recherche appliquée.” Hébergé au sein des 1 200 m2 de Cuisine Mode d’Emploi(s), l’école du chef étoilé Thierry Marx qui, selon la dirigeante, sera d’ailleurs le plus important des usagers du lieu, ce lab est en effet le fruit d’un partenariat conclu avec la chaire “Cuisine du futur” de l’université Paris-Saclay, qui mène des travaux de recherche et d’innovation technologique pour concilier plaisir gastronomique, santé nutritionnelle et cuisine écoresponsable. “Nous enregistrons déjà une quarantaine d’usagers et nous travaillons avec la Belgique, et bientôt avec l’Islande et l’Espagne, pour construire un réseau international de foodlabs”, ajoute-t-elle.

Incubateur et pépinière

Cette nouveauté témoigne de la volonté du Grand Marché d’agir pour la transition alimentaire. “Nous sommes un marché atypique, appuie Maguelone Pontier. 35 % de nos locataires ont moins de 5 ans et sont donc des entreprises fragiles. Nous avons pris ce risque parce que nous pensons que c’est le rôle d’un marché d’être un incubateur et une pépinière. Nous accueillons toutes les entreprises de l’alimentation de demain.” Autre spécificité des lieux : “La transformation est vraiment un fer de lance de notre marché, beaucoup plus que dans d’autres marchés de France, poursuit-elle. Un vrai tournant a été pris en septembre avec l’inauguration d’un bâtiment dédié, avec des activités de légumerie et de fraîche découpe. L’enjeu est d’apporter des débouchés pour nos producteurs.”

Véhicules à hydrogène

Un autre projet va se concrétiser en 2024. La société paloise Eden Auto, avec Hyvia, coentreprise dédiée à la mobilité hydrogène de Renault et l’américain Plug Power, va en effet installer un garage Renault sur le site du MIN. Objectif : vendre et assurer la maintenance et la recharge de véhicules utilitaires à hydrogène. Le Grand Marché, en association avec l’Ademe et Toulouse Métropole, souhaite proposer un véhicule à hydrogène en location pour tous ses utilisateurs. Le dynamisme du MIN s’inscrit dans un contexte qui voit le nombre de producteurs se stabiliser (255) et d’entreprises locataires (221 entreprises, 1 587 emplois directs) augmenter de 16 %, pour un chiffre d’affaires généré de 484 millions d’euros. Revers de la médaille, avec un taux d’occupation de 99 % (contre 80 % en 2017), le Grand Marché a besoin d’air. Il prospecte donc du foncier. “Nous sommes en train de récupérer du terrain nu derrière le carreau des producteurs, qui va pour l’instant servir de parking”, indique Maguelone Pontier. Il lorgnait aussi sur les espaces du quartier proche de La Vache, mais ceux-ci vont lui échapper, happés par l’extension de la station de métro éponyme qui accueillera notamment la future ligne C du métro toulousain.

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