L’aide à la décarbonation rapide des PME et ETI industrielles fait son retour
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L’aide à la décarbonation rapide des PME et ETI industrielles fait son retour

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La décarbonation des usines françaises reste plus que jamais d’actualité. Face à la crise énergétique qui menace, l’État réactive et élargit son aide directe et simplifiée aux projets des PME et ETI industrielles, inaugurée en 2020. Avec un impératif : déployer au plus vite des actions à l’efficacité éprouvée.

L’appel à projets "Décarb-flash" permet aux industriels de financer 46 opérations de décarbonation, comme l’installation de petites chaudières biomasse, — Photo : © Normandie Energies

Nouveau coup de collier en faveur de la décarbonation de l’industrie. Déjà inscrit dans les précédents plans de relance et d’investissement, cet objectif environnemental a pris une dimension encore plus stratégique depuis la guerre en Ukraine et les vives tensions sur l’énergie qui en résultent. Au nom de la "résilience", le gouvernement remet donc le couvert avec l’ouverture d’un appel à projets centré sur les PME et ETI. Un appel dicté autant par la recherche d’efficacité que par l’urgence de la situation, comme en témoigne son nom : "Décarb-flash".

Priorité aux projets rapides et solutions matures

L’idée de ce dispositif est, en effet, on ne peut plus claire, et assumée : il s’agit de "financer des actions rapides de réduction de la consommation d’énergies fossiles" (gaz, charbon, fioul…) dans les sites industriels de moins de 500 salariés, explique l’Ademe, en charge de ce programme. Et l’agence de la transition écologique d’enfoncer le clou : "au regard de l’urgence de la situation", avantage sera donné aux projets "dont la mise en œuvre peut intervenir pour les prochains hivers".

Pour s’assurer de cette rapidité d’exécution, la durée de réalisation de ces actions doit rester inférieure à 24 mois, et leur coût total s’établir entre 100 000 et 3 millions d’euros (plancher abaissé à 25 000 € pour la Corse et l’Outre-mer).

Surtout, pour décrocher la subvention "Décarb-flash", l’entreprise doit choisir d’investir dans l’une des 46 "opérations éligibles" arrêtées par l’Ademe. Cette liste préétablie s’articule autour de six thématiques précises : la récupération de chaleur fatale industrielle ; l’amélioration du rendement énergétique d’appareils ou d’installations ; la réduction de consommation d’énergies fossiles ; l’isolation et le chauffage des bâtiments industriels ; la chaleur et le froid renouvelables ; les études et comptage de l’énergie (valables "uniquement en complément d’un autre investissement").

Cette définition relativement restrictive doit, là encore, "permettre le déploiement rapide de solutions matures de décarbonation", justifie le ministère de l’Économie. À ce titre, poursuit Bercy, "Décarb-flash" reprend l’esprit du guichet simplifié, imaginé au plus fort de la crise du Covid-19, mais il en étend le périmètre à de nouveaux domaines d’action.

Une enveloppe aux contours flous

Les entreprises intéressées ont jusqu’au 3 novembre pour déposer leur dossier en ligne (relève intermédiaire fixée au 15 septembre). Auparavant, elles devront toutefois en passer par une étape préliminaire, sur un site dédié. Il sert à "calculer le coût total de [leur] projet" et à déterminer le montant maximal de leur subvention.

À combien exactement pourront prétendre les PME et ETI ? Sur ce point, l’Ademe et Bercy restent vagues. Le plan de résilience prévoit bien un effort total de 150 millions d’euros pour la décarbonation. Une enveloppe finalement assez modeste, d’autant plus qu’elle englobe deux autres appels à projet, axés, eux, sur des investissements plus lourds dans la chaleur biomasse, l’efficacité énergétique et l’évolution des procédés.

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