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La réouverture des cafés et restaurants bordelais soulève son lot d’inquiétudes
Bordeaux # Restauration

La réouverture des cafés et restaurants bordelais soulève son lot d’inquiétudes

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Un enthousiasme en demi-teinte pour les restaurateurs ; en ce jour de réouverture des bars et restaurants, la profession rappelle que beaucoup ne retrouveront pas la rentabilité nécessaire à leur activité. Aux côtés de la CCI Bordeaux-Gironde, l'Union des métiers et des Industries de l'hôtellerie (Umih) girondine se veut combative pour les 4 000 cafés-hôtels-restaurants et discothèques du territoire.

Laurent Tournier, président du syndicat professionnel Umih 33 et Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux-Gironde ont présenté le kit « reprise d’activité » conçu pour les cafés-hôtels et restaurants. 2 000 d'entre eux seront disponibles auprès de la chambre consulaire ou distribués par le réseau des brasseurs. — Photo : JDE

Le soleil a beau être au rendez-vous pour le café de dix heures, les clients ne se pressent pas encore place Pey-Berland à Bordeaux. « C’est évidemment un jour magnifique de renaissance des équipes et des activités ». Mais pour Laurent Tournier, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de la Gironde (Umih) l’heure n’est certainement pas au satisfecit béat quant à l’avenir des 4 000 établissements de l’agglomération.

Besoin de nouvelles aides

« Les mesures gouvernementales ont été bienvenues, mais nous avons besoin de nouvelles aides qui ne soient pas des reports de charges, mais bien des aides sonnantes et trébuchantes. Nous pensons qu’il va être difficile de retrouver les chiffres d’affaires d’avant la crise. Peu d’entreprises peuvent être rentables quand elles fonctionnent à -30 % ou - 50 % ».

Et aux côtés du président du syndicat professionnel des restaurateurs et hôteliers, Patrick Seguin, président de la CCI Bordeaux-Gironde d’enfoncer le clou. « Dès demain il va falloir faire les comptes et se demander si, pour les plus petites structures, c’est tenable », interroge-t-il. En ligne de mire, les établissements pour lesquels les mesures sanitaires et contraintes liées à la distanciation s’avéreront coûteuses, soit 20 à 30 % des établissements qui se trouveraient alors en grande difficulté. « Notre peur est également liée aux effets du PGE qui s’activera dans un an et qui constitue un vrai sujet de fragilité de nos entreprises », poursuit Laurent Tournier.

Aide aux terrasses

Pour accompagner la reprise, la ville de Bordeaux a d’ores et déjà annoncé l’exonération totale jusqu’à la fin de l’année des frais d’occupation du domaine public, soit près d’un million d’euros qui ne seront pas réclamés aux établissements qui installeront, ou agrandiront leurs terrasses. Un comité de suivi se réunit chaque lundi matin pour valider les autorisations. « Cela a nécessité d’assouplir un certain nombre de règles », rappelle Fabien Robert, premier adjoint au maire. Les terrasses pourront occuper un espace situé de l’autre côté de la rue, des places de stationnement sécurisées. En outre, leur superficie pourra être supérieure à l’espace intérieur.

« Nous continuons le combat ensemble pour accompagner nos professionnels et préserver un outil fragile. La France doit rester le premier pays touristique au monde, la Nouvelle-Aquitaine et la Gironde une terre de tourisme et d’accueil », conclut Laurent Tournier.

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