En décembre 2023, la menuiserie Baldini (CA : 3 M€ ; 20 salariés) s’est installée dans ses nouveaux locaux à Fléville-devant-Nancy, en Meurthe-et-Moselle. "J’ai conçu le bâtiment pour qu’il soit très bien isolé", lance Jean Malingrey, le dirigeant, en évoquant un an de travaux et un investissement de "deux millions d’euros" pour faire sortir de terre un atelier de 1 500 m² et des bureaux de 200 m².
"Aller vers l’autonomie, c’était un choix évident dès le début. J’ai tout de suite voulu mettre en place un mix énergétique", explique le dirigeant, qui a notamment travaillé dans l’énergie et a lui-même dessiné les plans du bâtiment.
Un bâtiment chauffé avec les poussières de bois
La totalité du bâtiment est chauffée par les poussières de bois, qui sont aspirées dans l’atelier, compactées en briquettes et brûlées par la chaudière. "Auparavant, nous payions pour évacuer les déchets bois. Maintenant, nous avons une solution plus propre : nos poussières sont compactées, elles ne volent plus", affirme le dirigeant.
Exploiter le soleil et l’eau de pluie
Sur le toit du bâtiment de la menuiserie Baldini, 300 m² de panneaux photovoltaïques. "Ils devraient couvrir entre la moitié de notre consommation et les trois quarts", anticipe Jean Malingrey.
Le dirigeant a également mis en place un système de récupération d’eau de pluie, pour alimenter les toilettes et l’arrosage automatique des espaces verts entourant le bâtiment. Avec les différents aménagements réalisés et d’après les prix actuels de l’énergie, l’entreprise devrait réaliser 10 000 € d’économie d’énergie par an.
Vers de nouveaux marchés
"En l’espace de deux ou trois ans, nous avons remplacé toutes les machines. Cela a permis d’atteindre une meilleure qualité de fabrication, plus fiable, plus efficace", annonce le dirigeant. Hormis l’acquisition de deux machines neuves pour 150 000 €, le reste a été acheté en seconde main, tout comme les deux mezzanines de l'atelier, les radiateurs, l’aspiration, les luminaires, ou encore les véhicules d’atelier. "C’était à la fois une démarche écologique et économique", continue Jean Malingrey.
Des investissements qui permettent à la menuiserie de changer de stratégie. "Nous devons aller chercher des marchés plus rémunérateurs, et au niveau de l’outil industriel que nous avons ici. Nous faisons beaucoup de bâtiment. Il va falloir que l’on fasse davantage d’agencement", appuie le dirigeant.
Ce changement de direction sera notamment porté par l’Accélérateur Bois, lancé par Bpifrance et le Comité stratégique de la filière bois. En mars 2024, la menuiserie lorraine a intégré la quatrième promotion de la formation qui durera 18 mois.