L’entreprise Marca, Manufacture d’anches et de roseaux de la Côte d’Azur, installée à Ollioules, à l’ouest de Toulon, à l’endroit même où des milliers de roseaux sèchent au soleil dans l’attente d’être transformés, fait partie de ces sociétés qui ont bénéficié du plan France 2030. Pour elle, pas d’espèces sonnantes et trébuchantes pour financer un projet d’investissement, mais une subvention de près de 27 000 euros, sous la forme d’un parcours de formation et d’expertise. Ce parcours du programme d’accélération "Savoir-faire d’exception", vise à révéler le potentiel de croissance des entreprises pratiquant un métier d’art ou appartenant au secteur de la musique ou du spectacle vivant.
Une nouvelle vision de l’entreprise
Ce programme d’accompagnement est tombé à pic pour le dirigeant Nicolas Righi, qui a récemment doublé sa production et pourrait prochainement changer d’échelle, à la faveur d’un contrat, dont la confirmation est attendue pour l’été 2024. "Lors de ce programme, j’ai pu échanger avec d’autres chefs d’entreprise, d’autres artisans exerçant des savoir-faire d’exception", raconte Nicolas Righi, qui a repris, partiellement en 2012, puis intégralement en 2021, l’entreprise créée par son grand-père, Franco Guccinia, en 1957.
L’entrepreneur a aussi fait évoluer la vision qu’il avait pour son entreprise, qui figure parmi les leaders mondiaux de la fabrication d’anches pour clarinettes et saxophones.
Sur ce marché de niche, le roseau du Var, dont la qualité vibratoire est unique au monde, est exploité par trois entreprises installées dans le département, dont Marca, qui vit une période de forte croissance. Après la crise sanitaire, qui a fait fondre le chiffre d’affaires de la société à 300 000 euros, Marca a renoué avec la croissance. "Depuis 2022, nous avons augmenté les effectifs de 62 % (13 personnes aujourd’hui, NDLR) et nous prévoyons une hausse de 57 % de notre chiffre d’affaires en 2024", détaille le dirigeant. Ce chiffre a flirté avec le million d’euros en 2023.
La première étape de l’accélération
Et, la suite s’annonce sous les meilleurs auspices pour l’entreprise qui produit 2 millions de anches par an, vendues par boîte de 10 dans 70 pays. "Si nous suivons l’évolution de nos contrats actuels, nous envisageons de doubler nos effectifs d’ici à 5 ans et de tripler notre chiffre d’affaires sur la même période." Et puis, la confirmation d’ici cet été d’un contrat pourrait encore changer la donne. "Il nous faudrait alors rapidement tripler notre production, investir une enveloppe d’un million d’euros dans un nouveau bâtiment de 1 000 m² pour la transformation des roseaux et étendre de 12 hectares supplémentaires nos zones de culture du roseau afin de sécuriser nos approvisionnements", complète Nicolas Righi.
