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La Brasserie de Bretagne mise toujours sur les cafés pour grandir
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La Brasserie de Bretagne mise toujours sur les cafés pour grandir

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Avec un investissement de 12 millions d’euros pour sa nouvelle usine, la Brasserie de Bretagne a pu faire progresser son chiffre d’affaires en 2020 malgré la crise sanitaire qui a plombé son deuxième marché : les cafés, hôtels et restaurants. Un marché sur lequel l'entreprise mise toujours pour se développer.

— Photo : © Brasserie de Bretagne

À quelques semaines près, le timing du déménagement de la Brasserie de Bretagne (43 salariés, 13,50 M€ de CA en 2019) de Trégunc à Concarneau aurait été parfait. « Le 17 mars, quand tout s’est arrêté, le chantier était à 15 jours d’être terminé. Nous avions déjà commencé à démonter les machines à Trégunc, mais celles du nouveau site à Concarneau n’étaient pas encore prêtes. La production s’est donc arrêtée net », se souvient Marc-Olivier Bernard, le directeur général de l’entreprise.

Photo : © Brasserie de Bretagne

Malgré un décalage dans le calendrier, les salariés ont toutefois pu prendre possession de leur nouvel outil au fur et à mesure à partir de juin. « Et nous avons pu redémarrer fort grâce à lui. Heureusement, car il représente tout de même un investissement considérable pour nous : 12 millions d’euros », précise le dirigeant. Le nouveau bâtiment doit permettre à la brasserie de passer un cap. « Nous avons brassé 9 millions de litres de bière en 2019. Nous serons à 8 millions en 2020 et nous espérons 10 millions en 2021, détaille le DG. Des volumes que l’on aurait été incapable de sortir avec l’ancienne brasserie. »

Panacher ses deux marchés

Grâce à cette augmentation de volume, l’année 2020 ne sera « pas si mal que cela, indique Marc-Olivier Bernard. Nous serons à 15 millions d’euros de chiffre d’affaires. » Soit une augmentation de 14 %. Une croissance qui est passée, par son marché GMS (grande distribution) qui représente 75 % des ventes cette année, contre 70 % habituellement. En contrepartie, le marché des CHR (Cafés, hôtels, restaurants), fermés pendant de longues semaines, a connu une baisse de 20 %.

De quoi avoir des regrets pour la Brasserie de Bretagne : « nous avions cartonné en CHR en janvier et février », explique le DG, qui avait développé une stratégie d’équilibrage de ses deux marchés : GMS à 60 % et CHR à 40 %. « Cette crise ne change pas les fondamentaux. On ne met pas tous ses œufs dans le même panier, poursuit-il. Les cafés sont les lieux où les consommateurs découvrent nos bières. Ils sont très importants pour nous. » De même, l’absence de festivals et de course de voile, où les bières de la brasserie sont bien présentes, entraîne un déficit de visibilité.

Vendre au-delà de l’Ouest

Alors, les brasseurs innovent : une bière IPA au sarrasin en collaboration avec la Brasserie du pays Flamand, ou encore une double IPA et une Dremmwell dorée qui ont remporté des médailles au World Beer Awards 2020 pour la France. De quoi renforcer ces bières stars comme la Saint-Erwann, plus gros volume de la brasserie avec 40 % et qui a fait + 20 % en 2020. La Dremmwel a, elle aussi progressé de 20 %. L’Ar Men vendu uniquement en magasins bio a connu une augmentation de 30 % de ses ventes. Enfin, la Britt a été relancée grâce à une nouvelle identité visuelle et a connu un bond de 20 %.

Désormais, la Brasserie de Bretagne regarde au-delà des frontières de la Bretagne. « On aimerait s’étendre à Paris, mais aussi Lyon. Nous sommes convaincus que nos bières peuvent séduire ailleurs que sur nos terres », insiste Marc-Olivier Bernard.

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