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Jean-Dominique Gontrand (Lou Calen) : "30 millions d’euros ont été investis, principalement en circuit court, à Lou Calen"
Interview Var # Tourisme # Investissement immobilier

Jean-Dominique Gontrand directeur général de Lou Calen "30 millions d’euros ont été investis, principalement en circuit court, à Lou Calen"

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C’est un programme d’investissement de 30 millions d’euros qui est en train de s’achever à Cotignac dans le Haut Var et de donner vie au domaine Lou Calen, un hôtel haut de gamme déployé sur près de 4 hectares. Conformément à la volonté de son actionnaire, le directeur général Jean-Dominique Gontrand a joué, autant que possible, la carte des circuits courts, que ce soit pour le chantier ou pour l’exploitation.

Jean-Dominique Gontrand, directeur général de Lou Calen — Photo : Lou Calen

Depuis 2015, à quel rythme et pour quel montant ont été menés les travaux autour de la renaissance de l’hôtel historique de Cotignac et de la création du domaine Lou Calen ?

Le projet a commencé en 2015. Dès 2019, un premier établissement, une microbrasserie artisanale, a ouvert ses portes. Puis ont suivi les 12 chambres des Micocouliers en 2020, et celles des bâtiments Fontvieille et Trianon en 2023. Nous sommes en train de terminer les travaux de rénovation de l’hôtel historique, qui ouvrira entre mai et juin de cette année, en même temps qu’un nouveau bistrot de 120 à 150 couverts. Nous nous sommes efforcés d’avoir l’empreinte foncière la plus réduite possible et avons construit des bâtiments sur seulement 10 % des 3,5 hectares de domaine. Au total, 30 millions d’euros ont été investis via différentes sociétés, détenues majoritairement par le Canadien Graham Porter, le principal actionnaire de Lou Calen, qui a fait fortune dans le domaine du transport maritime.

Ce chantier a-t-il bénéficié aux entreprises locales ?

Le chantier a mobilisé l’équivalent de 20 artisans au cours des 5 dernières années, ainsi que 12 salariés, sur les 35 permanents (60 à 65 en été) qu’emploie le domaine. Pour les deux tiers des investissements en rénovation et 80 % des dépenses de construction, nous avons sourcé les compétences dans un rayon de 30 km. Pour faire du tourisme durable, qui est la volonté de départ de l’actionnaire, il fallait d’abord que le projet rejaillisse sur le territoire.

L’hôtel de luxe Lou Calen ouvrira l’intégralité de ses chambres au printemps 2024 — Photo : Melanie Retamar

Vous-même et l’actionnaire avez participé aux travaux de la Convention des entreprises pour le climat Provence Méditerranée. Comment ces travaux ont-ils influencé le projet touristique du domaine Lou Calen ?

Dès sa genèse, le projet portait en lui la volonté de l’actionnaire de réduire l’impact de cet objet touristique, qui n’est ni un hôtel, ni un restaurant. Nous avons voulu proposer un tourisme différent, et avons par exemple construit une verrière avec des verres photovoltaïques, qui permettent l’autosuffisance de l’hôtel en matière d’éclairage, ou choisi un système de chauffage et climatisation par géothermie.

Nous avons aussi voulu créer un écosystème autour de cet équipement pour entraîner avec nous tous les acteurs de la chaîne d’une nuitée touristique, à l’image de la laverie locale, qui n’utilise que des produits écolabellisés. Alors que l’industrie touristique est responsable de 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon une étude Nature Climate Change, nous recherchons les solutions les moins impactantes possible, en circuit court. Travailler avec son écosystème, c’est aussi s’engager auprès de la municipalité : nous avons ouvert nos portes aux habitants pour qu’ils découvrent le projet de l’intérieur et pour leur expliquer que nous sommes là pour créer une économie villageoise.

Comment s’annonce l’exploitation ?

Avec 36 chambres, deux restaurants, des bars et une galerie d’art, nous prévoyons d’atteindre les 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les trois ans, sachant qu’en 2023, nous avons déjà généré environ 2 millions d’euros.

Dans la continuité de nos engagements en matière environnementale et sociétale, nous ne proposerons pas d’hébergement à la nuitée car nous voulons que nos clients s’immergent dans le territoire. Et, pour produire localement une partie de nos besoins, nous avons acquis des terres agricoles (oliviers et maraîchage) et créé une SCEA avec l’idée d’en confier la gestion à de jeunes agriculteurs.

Var # Tourisme # Hôtellerie # Restauration # Investissement immobilier # RSE