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Henri Piquet Conserverie Fine : « On cherchait une belle marque à relancer »
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Guillaume Coiffe et Jérémy Strohner dirigeants d'Henri Piquet Conserverie Fine Henri Piquet Conserverie Fine : « On cherchait une belle marque à relancer »

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Guillaume Coiffe et Jérémy Strohner ont racheté, en février 2018, l'entreprise girondine Henri Piquet Conserverie Fine, fabricant de pâtés traditionnels fondé en 1933. Déficitaire depuis plus d'une dizaine d'années, la PME de Cestas affiche un premier exercice positif. Parmi les objectifs : doubler le chiffre d'affaires et le nombre de verrines en trois ans.

Guillaume Coiffe et Jérémy Strohner ont racheté en février 2018 la conserverie H. Piquet à Cestas (Gironde) — Photo : Anne Cesbron

Le Journal des Entreprises : Comment deux amis décident-ils de racheter une PME artisanale, spécialisée dans la fabrication de conserves de pâté ?

Jérémy Strohner : Nous souhaitions reprendre une PME en région bordelaise. À partir des codes NAF dans l'industrie agroalimentaire, nous avons identifié une trentaine d'entreprises que nous avons contactées, selon des critères de chiffre d'affaires, de typologie de produits et de capacité à se développer. Nous leur proposions d'investir un peu de fonds propres et de l'énergie. Vingt d'entre elles nous ont très bien accueillis, trois correspondaient à ce que nous recherchions : une "belle endormie" avec des bons produits. À l'occasion de son prochain départ à la retraite, Marianne Dumeau, la petite-fille du fondateur de la conserverie H.Piquet, nous a reçus très favorablement.

Guillaume Coiffe : Ce qui nous intéressait, c'était d'écrire une histoire, à un moment de notre vie où comptent nos familles, les bons repas... J'avais revendu ma société d'événementiel en janvier 2017 à Paris. J'avais cette expérience de la vente d'une entreprise à un acquéreur : les rounds de négociations, la garantie d’actif et de passif, les rendez-vous avec les banques... On avait le bon avocat d'affaires et le bon comptable pour nous accompagner.

Quels ont été vos arguments pour convaincre le cédant ?

J.S. : Nos carrières respectives – pour ma part comme directeur marketing chez Heineken – apportaient un gage de sérieux. Nous savions de quoi nous parlions, en termes de réseaux de distribution, de développement produit et, pour la partie de Guillaume, de techniques de production et de supply chain... En avril 2017, lors de la première rencontre avec Marianne Dumeau, je lui ai expliqué que nous recherchions une marque du patrimoine. Notre projet de relance de sa marque l'a intéressée.

G.C. : L'histoire veut que ce soit la cédante qui nous ait prêté l'argent de la reprise. Elle nous a proposé un crédit vendeur. Le prix n'a quasiment pas été négocié. Tout a été très vite. En six mois, nous clôturions en croissance de +10 % du chiffre d'affaires (933 000 € de CA, NDLR), avec un résultat opérationnel repassé dans le positif. En juillet, nous finirons de rembourser la dette.

Un an après le rachat, quels investissements ont accompagné cette première période et quels sont vos prochains objectifs?

G.C. : Une étiqueteuse et un robot dépalétiseur ont été achetés, ce qui a permis un gain de productivité conséquent, en repositionnant les collaborateurs sur les assaisonnements et la préparation de la viande. Nous produisons désormais deux jours et demi par semaine, contre deux jours auparavant. Deux salariés ont été embauchés, et le bio a fait son apparition dans cinq de nos 50 recettes.

J.S. : Notre feuille de route prévoit le doublement de notre production et de notre chiffre d'affaires d'ici à 2022. Nous sommes distribués sur 200 points de vente. Il nous manque trois ou quatre hypermarchés en Gironde et une centaine de petits points de vente (centre-ville, bars et restaurants, NDLR). Notre objectif, l'utopie, c'est 100 % des magasins girondins !

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