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GSK, Supplyweb, Lactalis : les investissements qui marqueront 2024 en Normandie
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GSK, Supplyweb, Lactalis : les investissements qui marqueront 2024 en Normandie

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Pharmacie, logistique, agrandissement de sites, nouvelles lignes de production... Malgré une conjoncture toujours marquée par la flambée des prix de l'énergie et des matières premières, les projets d'investissement ne manquent pas sur le territoire normand. Tour d'horizon des projets majeurs en cette nouvelle année 2024.

"C’est l’un des plus grands investissements dans le domaine pharmaceutique en France depuis cinq ans", s’est enthousiasmé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, venu féliciter la direction France de GSK pour avoir choisi d’investir sur le site normand — Photo : Sébastien Colle

GSK consacre 350 millions d’euros à son site d’Évreux

"C’est l’un des plus grands investissements dans le domaine pharmaceutique en France depuis cinq ans", s’est enthousiasmé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, venu féliciter la direction France de GSK pour avoir choisi d’investir sur le site normand — Photo : Sébastien Colle

Le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé un investissement "pouvant aller jusqu’à 350 millions d’euros" pour son site d’Évreux (1 100 salariés), spécialisé dans la production de médicaments inhalés destinés à soigner l’asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Un montant qui vient s’ajouter aux 400 millions d’investissements annoncés par GSK lors du sommet Choose France 2023. "C’est l’un des plus grands investissements dans le domaine pharmaceutique en France depuis cinq ans", s’est enthousiasmé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, venu féliciter la direction France de GSK pour avoir choisi d’investir sur le site normand. Le groupe britannique, dont le siège est basé à Londres, compte installer trois nouvelles lignes de production dédiées à la production de la nouvelle formulation bas carbone de Ventoline. Avec une centaine de personnes dédiée à leur fonctionnement, les trois nouvelles lignes de production du site d’Évreux devraient entrer en phase de lancement de fabrication à partir du second semestre 2025. Une quatrième ligne de production pourrait, à terme, également voir le jour, selon un membre de la direction de GSK.

Supplyweb double sa surface de stockage autour de Caen

Logisticien dédié aux professionnels du e-commerce, Supplyweb (130 salariés) a investi 12,5 millions d’euros dans une nouvelle plateforme logistique entièrement robotisée à Démouville. L’entreprise normande dispose désormais de plus de 45 000 m2 d’entrepôts répartis autour de Caen. En deux ans, entre le début de l’épidémie de Covid et la fin de la crise, Supplyweb, a doublé son chiffre d’affaires en passant de 6 millions d’euros en 2019, à 12 millions en 2021. Une croissance qui se poursuit puisque l’entreprise, qui a fêté ses dix années d’existence en 2022, a atteint les 17 millions d’euros de chiffre d’affaires (dont 20 % à l’international).

Le groupe breton ISB investit dans ses deux sites normands

Benjamin Bodet, directeur général du groupe ISB — Photo : Isabelle Evrard

Le groupe ISB se lance dans des investissements importants sur ses deux sites normands, à Moult-Chibeboville et Honfleur dans le Calvados. Réparti sur 7 villes en France (siège social en Ille-et-Vilaine), le groupe, qui emploie 430 collaborateurs, est spécialisé dans le négoce de bois bruts et la transformation de bois rabotés pour la construction. Il enregistre 210 millions d’euros de chiffre d’affaires (dont 10 % à l’export). À Moult (34 salariés), les investissements se sont élevés à 3,5 millions d’euros en 2023, dont 3 millions pour l’acquisition d’une machine industrielle haute technologie. À Honfleur (110 salariés), l’usine aussi est arrivée à sa capacité maximale de production, et le groupe envisage de construire un deuxième site d’ici 2025-2026. Avec un objectif final : pouvoir regrouper l’ensemble des moyens de production et de l’offre logistique au sein du seul pôle honfleurais pour les produits destinés aux clients négociants.

Lactalis mobilise 70 millions d’euros pour son usine de Domfront-en-Poiraie

Lactalis ouvrira son premier CFA en septembre 2021, à proximité de son siège historique de Laval — Photo : Daniel Osso

Le groupe Lactalis (85 000 collaborateurs ; 28 Md€ de CA en 2022) investit 70 millions d’euros pour son usine de Domfront-en-Poiraie, dans le sud de l’Orne. L’investissement a donné lieu à cinq ans de travaux, dans l’usine, désormais apte à augmenter sa capacité de production de près de 50 % pour fournir plus d’un demi-million de camemberts par an. Plus de 40 000 tonnes de produits laitiers (en y ajoutant du lait et de la crème expédiés vers d’autres sites du groupe) sortiront de l’usine de Domfront – actuellement un tiers des volumes sont exportés, principalement en Europe de l’Ouest. Dans le cadre de ce projet, ce sont 150 embauches qui sont annoncées (dont une partie pour remplacer des départs), pour 420 salariés actuellement en poste.

Frial veut agrandir son site de Falaise

Frial se lance dans un projet d’extension de son site de Falaise, dans le Calvados — Photo : DR

Rachetée en 2021 par le groupe industriel rennais Le Duff (19 000 salariés, 2,5 Md€ de CA), spécialisé dans les produits de boulangerie et de viennoiserie, Frial (450 salariés, 188 M€ de CA), fabricant de produits surgelés à marque d’enseigne (produits de la mer bruts ou cuisinés, plats élaborés familiaux ou individuels et des sauces) fondé en 1980 à Bayeux, se lance dans un projet d’extension de son site de Falaise, dans le Calvados. Un investissement estimé à plus de 50 millions d’euros, répartis entre la construction de nouvelles lignes de production, l’acquisition du matériel industriel, du bâtiment et du terrain. Cette extension et reconversion à terme, n’interférera pas avec la production actuelle de Frial, qui sera à terme transférée dans son intégralité sur les sites de Bayeux.

Le groupe Essity booste la capacité de recyclage de son usine d’Hondouville

Le site d’Essity d’Hondouville, recycle chaque année, environ 100 000 tonnes de vieux papiers et de briques alimentaires pour produire du papier toilette et des essuie-mains — Photo : DR

Le groupe suédois Essity, spécialiste des produits et services d’hygiène aux professionnels, (48 000 collaborateurs dans le monde ; 2 500 en France, 15 Md€ de CA en 2022) a investi 16 millions d’euros dans une nouvelle ligne de recyclage des briques alimentaires sur son site industriel de Hondouville dans l’Eure. Le site de Hondouville, qui emploie 360 collaborateurs, recycle environ 100 000 tonnes de vieux papiers et de briques alimentaires par an pour produire du papier toilette et des essuie-mains. Cet investissement pour une production plus responsable n’est pas le premier réalisé par le groupe à Hondouville : Essity a débloqué au total 47 millions d’euros au cours des trois dernières années pour augmenter sa capacité de recyclage des briques alimentaires et développer la transformation de produits en rouleaux sans tube. Le groupe suédois ambitionne d’atteindre son objectif Net Zéro (zéro émission nette de gaz à effet de serre) à horizon 2050.

Danone en passe de réduire de 30 % sa consommation d’eau

Trois ministres concernés par le sujet - Christophe Béchu (Transition Écologique et Cohésion des Territoires), Stanislas Guérini (Transformation de la Fonction Publique) et Agnès Firmin-Le Bodo (déléguée auprès du ministre de la Santé et de la Prévention) - se sont déplacés sur le site brayon de Danone où ils ont pu mesurer le travail accompli — Photo : RQ

Le géant de l’agroalimentaire Danone (27 Md€ de CA, 96 000 salariés) poursuit depuis un an une expérimentation, sur son site de Ferrières-en-Bray, spécialisé dans la production d’une large gamme de produits laitiers (200 références), afin de réutiliser une partie de l’eau traitée par sa station d’épuration intégrée. Alors que les épisodes caniculaires se multiplient, l’État est mobilisé autour d’un "Plan Eau" destiné à réduire la consommation spécifique de la France. Un sujet qui concerne directement l’industrie (qui opère 30 % des prélèvements) comme l’illustre à Ferrières-en-Bray, le groupe Danone qui a fait de son site historique une unité pilote en la matière. Une ambition qui a commencé à devenir une réalité pour l’usine de Ferrières-en-Bray en passe de réduire sa consommation brute annuelle d’eau de 30 %, soit près de 200 millions de litres, rappelle Bruno Mauduyt de la Grève, directeur du site, en évoquant le projet ReUse soutenu par l’État. Ce projet qui est passé par la mise en place d’un pilote (pour un coût de 100 000 euros subventionné par l’Agence de l’Eau à hauteur de 50 %) vise à l’optimisation des eaux de process utilisées lors des différentes phases de nettoyage des équipements. Et qui devrait au final se traduire par un investissement de 4 millions d’euros dans un module placé à la sortie de l’actuelle station d’épuration.

En forte croissance, Récréa recrute 400 salariés

D’importants besoins en personnels pour Récréa liés à la forte croissance du groupe normand qui ouvre ou reprend en gestion une dizaine d’établissements par an — Photo : DR

Récréa, spécialiste normand, basé à Caen, de la gestion d’équipements de sport et de loisir en délégation de service public, a entamé une campagne de recrutement pour trouver 400 nouveaux collaborateurs. En dix ans, le nombre de salariés chez Récréa est passé de 350 à plus de 2 500, répartis au sein des équipements et des centres de ressources à Caen et à Paris. Parmi ceux-ci, 200 ont été recrutés en CDI sur les seuls mois de juillet et août derniers, et près de 200 postes restent encore à pourvoir sur des fonctions de direction, coordination, chef de bassin, éducateur aquatique et forme, conseiller relation client, agent d’hygiène, alternants et management du sport. D’importants besoins en personnels liés à la forte croissance du groupe normand (123 millions d’euros de chiffre d’affaires et 2,4 millions d’euros de résultat d’exploitation) qui ouvre ou reprend en gestion une dizaine d’établissements par an. Et alors qu’à ce jour Récréa gère, administre et anime 104 équipements recevant du public (ERP) à vocation sportive, loisir et bien-être, son président, Gilles Sergent, affiche ses ambitions pour la suite : "D’ici le premier janvier 2025, notre objectif est d’avoir en gestion 120 centres".

Ajinomoto investit 13 millions d’euros dans son usine du Neubourg

En deux ans, la taille de l’usine Ajinomoto du Neubourg a vu sa superficie augmenter de 25 %, et ses effectifs en CDI ont augmenté de 30 % ces trois dernières années — Photo : DAILY CORPO

Face à une demande toujours croissante pour les produits japonais et un marché européen au potentiel jugé "énorme", le groupe Ajinomoto (siège parisien ; 120 sites de production dans le monde) a décidé d’augmenter les capacités de production de son site eurois basé au Neubourg (entre 200 et 250 salariés ; 49,1 M€ de CA). Le site du Neubourg fabrique des spécialités feuilletées surgelées depuis sa construction en 1986. Depuis 2019, le site Ajinomoto du Neubourg fabrique également des spécialités japonaises : les ramens (soupe-repas) et depuis début 2023, les gyozas (raviolis japonais), pour lesquels 13 millions d’euros ont été investis avec un nouveau bâtiment de 2 000 m2 et des machines spécialisées. En deux ans, la taille de l’usine du Neubourg a vu sa superficie augmenter de 25 %, et ses effectifs en CDI ont augmenté de 30 % ces trois dernières années. De nouvelles embauches sont prévues à l’automne 2023 pour accompagner l’augmentation des volumes.

Première phase d’investissement pour le groupe MSC sur le port du Havre

Le projet de l’armateur MSC prévoit de passer de 1,3 million de conteneurs traités par an sur Port 2000 à 4,5 millions — Photo : Eric Houri

L’armateur italo-suisse MSC (110 000 salariés, 700 navires, chiffre d’affaires non communiqué), leader mondial du transport maritime en capacité de transport de conteneurs, lance son chantier d’envergure sur le port du Havre, d’un montant total de 900 millions d’euros, afin de tripler les capacités de stockage de deux terminaux de Port 2000 (Terminaux de la Porte Océane (TPO) et de TNMSC Terminaux de Normandie), le port à conteneurs en eau profonde du Havre situé dans l’estuaire de la Seine, qui peut accueillir des navires de plus de 16 mètres de tirant d’eau. Ce projet, prévoit de passer de 1,3 million de conteneurs traités par an sur Port 2000 à 4,5 millions. Avec cette première étape matérialisée par la commande de 9 giga-portiques, le terminal sera doté d’une capacité de 15 portiques dès la fin 2024. Avec un soutien au projet déjà porté par Haropa Port qui investit 152 millions d’euros pour la livraison des 700 mètres de quai sur les postes 11 et 12 de Port 2000.

Legallais investit plus de 15 millions d'euros dans un bâtiment tertiaire

Le bâtiment de 6 500 m2, baptisé "Le 1889" n'est que la première tranche d'un programme d'extension qui pourrait atteindre 12 000 m2 pour soutenir la croissance de l'entreprise. — Photo : Isabelle Evrard

L'entreprise Legallais (Groupe Grand Comptoir), spécialiste de la distribution de quincaillerie à destination des professionnels du bâtiment, poursuit sa croissance. Moins d'un an après l'inauguration d'un nouvel entrepôt logistique à Saint-André-de-l'Orne dans laquelle elle avait investi vingt millions d'euros, l'entreprise se lance dans un nouveau chantier avec la construction d'un bâtiment tertiaire sur une parcelle de 21 000 m2, située dans la ZAC de l'Orée du Golf d'Épron. Le bâtiment, élaboré par l'agence DHD Billard-Durand Architectes (Saint-Contest), est destiné à accueillir les équipes commerciales (sédentaires et itinérantes) et marketing. 
Le bâtiment de 6 500 m2, baptisé "Le 1889" (en référence aux origines de Legallais, NDLR) n'est que la première tranche d'un programme d'extension qui pourrait atteindre 12 000 m2 pour soutenir la croissance de l'entreprise.

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