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ER Ingénierie mise sur la "micro factory" pour accélérer la réindustrialisation
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ER Ingénierie mise sur la "micro factory" pour accélérer la réindustrialisation

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Le fabricant de machines spéciales basé à Custines (Meurthe-et-Moselle), ER Ingénierie, vient de s’installer dans un bâtiment de 3 200 m2 et a intégré l’accélérateur de Bpifrance dédié à la transformation des PME industrielles.

Maxime Faivre et Romaric Faivre se sont installés avec leur équipe dans un nouveau bâtiment de 3 200 m2, situé à Custines — Photo : Jean-François Michel

Bloqué depuis mars 2020 et le début de l’épidémie de Covid-19, le dossier du déménagement de la PME familiale ER Ingénierie a accéléré rapidement après l’été 2022. "Nous avons signé juste avant la remontée des taux et nous avons eu les clés le 29 juillet", rappelle Maxime Faivre, dirigeant et associé d’ER Ingénierie, fabricant de machines spéciales pour les marchés de l’automobile, de la pharmacie ou encore de l’agroalimentaire.

Après une course contre la montre pour obtenir l’électricité, refaire le réseau électrique, cloisonner des open spaces, poser de nouveaux sols et des menuiseries isolantes, les 45 collaborateurs de la PME, installés jusqu’à présent à Maxéville, à proximité de Nancy, ont investi leurs nouveaux locaux à Custines, dans la communauté de communes du Bassin de Pompey. "Nous passons d’un bâtiment de 1 500 m2 à Maxéville, à plus de 3 200 m2", se félicite Maxime Faivre, dont la PME a investi un total de 2 millions d’euros pour racheter le terrain, le bâtiment et lancer les travaux.

Gênée dans son développement par manque de place, la PME, qui pèse environ 5,6 millions d’euros de chiffre d’affaires, était contrainte de louer des locaux temporaires pour travailler sur des projets nécessitant de fabriquer des pièces de grandes dimensions. "La prochaine étape va consister à isoler le bâtiment par l’extérieur et installer des panneaux photovoltaïques sur le toit", souligne Maxime Faivre.

Un "effet France Relance" dans le carnet de commandes

Ce nouvel outil de production arrive concomitamment avec l’entrée de la PME, fin 2022, dans un accélérateur porté par Bpifrance, l’accélérateur "Néo pivot industriel". Pour ER Ingénierie, l’enjeu est de "proposer une nouvelle offre de valeur et de remonter dans la chaîne de valeur, pour intervenir chez nos clients en amont", détaille Romaric Faivre, associé et responsable commercial et opérationnel chez ER Ingénierie. Concrètement, là où les équipes d’ER Ingénierie travaillent actuellement sur des cahiers des charges pour répondre au mieux aux exigences d’un industriel, les dirigeants d’ER Ingénierie veulent, demain, intervenir dès la conception d’un projet, dès l’implantation d’une unité de production.

"Ce pivot doit notamment nous permettre de créer un spin-off, qui va nous permettre de développer une plateforme sur laquelle nous allons pouvoir accompagner nos clients dans l’industrialisation de leurs produits, dans la réflexion autour de leurs moyens de production", dévoile Romaric Faivre.

Si le calendrier du projet n’est pas arrêté, les dirigeants d’ER Ingénierie veulent profiter du "momentum autour de la réindustrialisation". Depuis la reprise post-Covid, la PME cumule les projets, et bénéficie d’un "effet France Relance", estime Maxime Faivre. Mais les dirigeant d’ER Ingénierie veulent aller encore plus loin en misant sur un concept à rebours des usines gigantesques qui fleurissent en Europe et en France, les gigafactory.

"Pour réussir à réindustrialiser le pays, il faut tout aligner", affirme Maxime Faivre. "Trouver la matière première localement, standardiser les moyens de production, que l’on a automatisés et robotisés, avec une couche de digital permettant de suivre la production et de déclencher les réapprovisionnements. Derrière, ces petites unités de production vendent localement, seul moyen de ne pas faire exploser les bilans carbone".

Mesure de l’impact carbone

Pour les dirigeants d’ER Ingénierie, l’enjeu est maintenant de convaincre leurs clients en leur démontrant qu’il est possible de multiplier les "micro factory" pour servir un territoire, le tout pour un investissement réduit. "La condition pour que cela soit réalisable, c’est que nous intervenions en amont du projet, pour standardiser au maximum les futures unités de production", déroule Maxime Faivre.

Seul obstacle à ce modèle, la mesure de l’impact carbone des produits manufacturés : "Actuellement, ce que prévoient les textes, c’est que l’impact carbone d’un produit importé commence, par exemple à partir de l’aéroport de Roissy, son point d’entrée en Europe", se désole Romaric Faivre, qui estime que les acteurs économiques, avant le législateur, arbitreront en faveur de logique de production plus rationnelle : "Les banques finiront par ne plus prêter à des entreprises qui ont un impact carbone important", anticipe le dirigeant.

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