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La start-up strasbourgeoise Occentis veut révolutionner le traitement du sevrage alcoolique
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La start-up strasbourgeoise Occentis veut révolutionner le traitement du sevrage alcoolique

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Spin-off du Laboratoire d’Innovation Thérapeutique, la start-up strasbourgeoise Occentis développe une solution pour les traitements du sevrage alcoolique, des troubles du spectre autistique et des douleurs neuropathiques. Une solution mimant l’action de "l’ocytocine", une hormone du corps humain parfois aussi appelée hormone de l’amour.

Stéphane Méry, cofondateur de la start-up Occentis — Photo : Stéphane Méry

Spin-off du laboratoire d’innovation thérapeutique (rattaché à l’Université de Strasbourg et au CNRS), Occentis développe une molécule mimant l’action de "l’ocytocine", une hormone du corps humain. Avec, à la clé, des applications thérapeutiques dans les domaines des addictions, des troubles du spectre autistique et de la mémoire ou des douleurs neuropathiques. Des tests sont en cours. Et la société d’accélération de transfert de technologie Conectus vient de signer une licence exclusive avec Occentis, dont elle est actionnaire. Une licence pour le développement et la commercialisation future de la solution de la toute jeune start-up strasbourgeoise, créée en février et dédiée au développement d’un nouveau candidat médicament.

L’hormone de l’amour

"L’ocytocine est particulièrement sécrétée par les femmes au moment de l’accouchement et favorise la montée de lait ainsi que la progression du bébé. Mais elle est aussi appelée hormone de l’amour. On sait qu’elle va activer les neurones impliqués dans l’attachement, dans les relations sociales mais aussi dans la douleur", explique le cofondateur d’Occentis Stéphane Méry, un ancien directeur du business développement d’un géant de la pharma, le britannique GSK. Selon lui, la découverte alsacienne pourrait bien bouleverser la donne. "L’ocytocine a déjà été synthétisée, c’est une affaire réglée. Mais jusque-là, on ne parvenait pas à la faire entrer dans le cerveau. C’est ce qui a été fait récemment."

De premiers essais cliniques sur le sevrage alcoolique

Protégée par deux brevets, l’innovation portée par Occentis poursuit ses essais chez l’animal et les premiers retours seraient plus qu’encourageants. Menés à l’université de Heidelberg, en Allemagne, les premiers tests animaux ont démontré l’efficacité du Lit-002, c’est ainsi qu’a été baptisée la molécule issue du laboratoire strasbourgeois du même nom, sur les problématiques d’addiction à l’alcool.

Incubée par Semia, Occentis espère pouvoir réaliser ses premiers essais cliniques sur le sevrage alcoolique chez l’homme dès 2026. "Nous nous focalisons dans un premier temps sur le sevrage alcoolique car les traitements sont courts, de l’ordre de quelques mois, et les études toxicologiques sont un peu plus simples que celles relatives au traitement de maladies chroniques ", explique Stéphane Méry.

Une course de vitesse

Les enjeux sont tels que la course de vitesse est engagée. Car la start-up strasbourgeoise n’est pas la première à s’intéresser très fortement aux effets de l’ocytocine. L’Australien Kinoxis a signé l’an passé un partenariat stratégique et de licence de 180 millions de dollars avec le groupe pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim. Occentis de son côté espère changer de braquet le plus vite possible. Ses fondateurs, Stéphane Méry et Dimitri Dimitriou, sont actuellement en levée de fonds avec Neurentis, la société qu’ils ont créé en Angleterre dédiée au développement d’un patch contre la dépression. Ils croisent les doigts pour boucler avant l’été une levée de fonds de trois millions d’euros. Occentis, dont Neurentis est actionnaire, pourrait en bénéficier. "Si cela n’aboutit pas, nous lèverons des fonds directement avec Occentis", envisage Stéphane Méry.

Des enjeux thérapeutiques majeurs

Occentis estime que 283 millions de personnes, sur les huit principaux marchés cibles (les USA, le Royaume-Uni, la France, l’Italie, l’Espagne, le Japon et la Chine) sont concernées par des troubles liés à l’alcool. Les troubles du spectre autistiques touchent, quant à eux, aujourd’hui une personne sur 100 dans le monde. Sur les mêmes marchés, la start-up évalue enfin à 7,8 millions le nombre de personnes touchées par les douleurs neuropathiques liées au diabète.

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