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Enedis va mobiliser 300 millions d’euros par an dans le Grand Est
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Enedis va mobiliser 300 millions d’euros par an dans le Grand Est

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Face au développement des usages de l’électricité et aux contraintes liées au changement climatique, Enedis va investir 96 milliards d’euros jusqu’en 2040. Dans le Grand Est, le distributeur d’électricité se prépare à recruter à tour de bras pour exécuter ce plan de refonte du réseau.

Le directeur régional Lorraine et référent Grand Est d’Enedis, Hervé Luthringer, aux côtés de Jean-Baptiste Arnould, le directeur des relations externes Grand Est et Meurthe-et-Moselle pour Enedis — Photo : Jean-François Michel

En France, 25 % du total de l’énergie consommée est d’origine électrique. "En 2050, ce sera 55 %", anticipe Hervé Luthringer directeur régional Lorraine et référent Grand Est d’Enedis. Un bouleversement pour les producteurs d’électricité, mais aussi pour des acteurs comme Enedis (CA : 38 Md€ ; 40 000 salariés), le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, filiale à 100 % d’EDF.

5 milliards par an jusqu’en 2040

L’entreprise s’apprête à mobiliser 96 milliards d’euros jusqu’en 2040, soit plus de 5 milliards d’euros par an, afin "d’accompagner le développement de l’usage de l’électricité et de renforcer la résilience du réseau face au changement climatique", décrit Jean-Baptiste Arnould, le directeur des relations externes Grand Est et Meurthe-et-Moselle pour Enedis. Les montants seront financés grâce au "Turpe", le Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité, qui pèse actuellement un tiers de la facture des particuliers, mais qui subira nécessairement une augmentation.

11 milliards d’euros pour connecter les producteurs d’énergie renouvelables

Pour mieux cerner les enjeux, Hervé Luthringer convoque des références historiques. "Il s’agit d’une deuxième électrification du pays, après celle de 1946, lors de la création d’EDF. Sauf que cette fois, le pas de temps n’est pas le même…" Concrètement, jusqu’en 2040, Enedis veut construire tous les trois ans jusqu’à 40 000 kilomètres de nouveau réseau électrique, qui viendront s’ajouter au 1,4 million de kilomètres existants, pour permettre d’accompagner le développement des énergies renouvelables. "Dans le montant investi, 11 milliards seront directement fléchés vers les énergies renouvelables", précise le référent Grand Est d’Enedis. Car l’accélération promet d’être brutale : actuellement, la France dispose de 4,2 GW de capacité électrique d’origine renouvelable. "Dans la période qui s’ouvre, ce sont 5 GW par an qu’il faudra accueillir sur le réseau", illustre Jean-Baptiste Arnould.

300 entreprises "partenaires"

Dans le Grand Est, ce gigantesque chantier va se traduire par des investissements conséquents : "Nous avons investi 270 millions d’euros l’année dernière, ce sera 300 millions l’année prochaine et nous allons garder ce rythme", décrit Hervé Luthringer. Soulignant la nécessité de "co-construire" le réseau électrique avec les collectivités, le référent Grand Est d’Enedis, qui emploie 2 200 salariés dans la région, évoque aussi l’importance du partenariat noué avec "300 entreprises locales, auxquelles nous commandons pour près de 100 millions d’euros de travaux".

Une "école des réseaux" pour disposer des compétences nécessaires

Hervé Luthringer préfère le terme de "partenaire" à celui de sous-traitant, car c’est toute une filière qui s’apprête à monter en compétence et à changer d’échelle. Travaillant en partenariat avec l’Éducation nationale autour d’une "école des réseaux", mais aussi avec l’Afpa et le Greta pour favoriser les reconversions professionnelles, les dirigeants d’Enedis dans le Grand Est ont conscience de l’importance de susciter des vocations chez les plus jeunes.

Jusqu’à 2 300 recrutements par an

"Avec nos programmes, nous travaillons pour toute la filière", insiste Hervé Luthringer. Sur les 50 "écoles des réseaux" déjà opérationnelles en France, dix sont basées en Lorraine : 30 % du contenu des programmes est spécifique au métier d’Enedis et doit permettre au gestionnaire et à ses sous-traitants de disposer de personnels immédiatement opérationnels. À l’échelle nationale, Enedis veut passer de 1 000 recrutements annuels à 2 300, afin de disposer des bras nécessaires à l’exécution du chantier de refonte du réseau.

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