Une nouvelle levée de fonds d’importance se prépare dans le monde de la cyber en Bretagne. Après Sekoia au mois de juin, c’est au tour d’Anozr Way (une trentaine de salariés, CA : n.c., 300 % de croissance envisagée en 2023), installé au Digital Square à Cesson-Sévigné, d’avoir les projecteurs braqués sur lui. Après un premier tour de table de 2 millions en 2021, la PME vise une seconde levée de fonds d'ici la fin 2023. Son objectif : rassembler entre 5 et 15 millions d’euros (plus près des 15 M€, NDLR). "Nous recherchons du capital, et des compétences pour aller chercher de nouveaux clients", rend compte Philippe Luc, président et cofondateur de la PME avec Alban Ondrejeck, ancien de la Direction du renseignement militaire (DRM).
"Raz-de-marée commercial"
Depuis le Forum International de la Cybersécurité (FIC), début avril à Lille, Anozr Way a changé de dimension. Lors de cet événement européen phare du secteur, l’entreprise rennaise née en 2019 a en effet reçu le prix de la start-up FIC 2023. "Depuis le FIC, nous faisons face à un raz-de-marée commercial, sourit Philippe Luc. Côté clients, ça nous donne une crédibilité forte sur le savoir-faire et la valeur qu’on apporte." Spécialisé dans l’édition de logiciels de cyberdéfense, Anozr Way a mis au point une plateforme logicielle qui permet de réduire la surface d’attaque humaine des entreprises. En résumé, elle identifie les vulnérabilités des dirigeants et collaborateurs, et propose d’y remédier grâce à des plans d’actions individualisés. "Le monde de la cybersécurité fonctionne beaucoup par preuve et confiance. Auparavant, on expliquait, on démontrait. Maintenant, on fait la preuve que ça marche. Nous avons des outils de mesure du risque très singuliers et qui ont une vraie valeur ajoutée dans le dispositif de sécurité des entreprises. On diminue l’exposition numérique de deux tiers dans les 24 heures qui suivent l’installation de l’application", détaille Philippe Luc.
Son entreprise compte une cinquantaine de clients, dont plusieurs grands groupes (Thales, Enedis, MGEN…). Plusieurs millions de données sont analysées chaque jour par son entremise. "Notre volonté, c’est que nos utilisateurs aient une empreinte numérique la plus basse possible."
Objectif : Canada
Avec une notoriété grandissante, Anozr Way souhaite accélérer son développement commercial. C’est l’axe fort de sa prochaine levée de fonds. "Nous voulons mobiliser davantage de moyens pour les PME, des structures particulièrement ciblées par les cyberattaquants." Présente au sein d’un accélérateur à Lausanne en Suisse, la PME souhaite aussi se développer à l’international. Elle vise l’ouverture d’un bureau au Québec, en 2024, pour aller conquérir l’Amérique du Nord. "Nous sommes en train de finaliser toutes nos études de marché. Des partenariats ont déjà commencé", renseigne le dirigeant. Une force de vente musclée accompagnera cette montée en puissance. La start-up prévoit d’embarquer une vingtaine de nouveaux collaborateurs dans son équipe pour la fin 2023.
Au-delà de l’aspect business, Anozr Way veut aussi jouer les premiers rôles dans la structuration d’une filière de cybersécurité française qui apporterait des solutions souveraines aux entreprises. La start-up vient de rejoindre pour cela le bureau de l’Alliance pour la confiance numérique (ACN). Une médaille pour Anozr Way ? L’entreprise participera en tout cas aux Jeux Olympiques de Paris, en coulisse, dans la sécurisation de l’événement. Anozr Way veut se rendre indispensable.
