Le monde du travail est en constante évolution. Il est donc illusoire de penser qu’une organisation du travail puisse durer sans changer. Elle doit au contraire, en permanence, s’adapter ou se réinventer. Ces évolutions sont sociétales, organisationnelles, technologiques, commerciales, parfois anthropologiques et liées aux postures et comportements des clients, des salariés, des dirigeants. La traduction de ces mutations dans le champ du management des personnes et des équipes au travail engendre quatre grands changements qui sont autant de défis à relever pour les entreprises.
Le premier défi, qui devient majeur, est lié à l’accélération du développement du digital et l’apparition de l’intelligence artificielle (IA). L’IA a déjà commencé à modifier le contenu même du travail et le rapport des individus à ce travail. Son effet va aller en s’amplifiant, avec à la clef des possibilités incroyables, mais aussi des risques à l’avenant : rapport et communication à distance, implication virtuelle, outil qui finit par dicter la pensée et le comportement plutôt que de les servir, etc.
Le deuxième changement perceptible dans le monde du travail concerne le passage d’une fidélité du salarié à l’employeur à une demande d’attention de l’employé à l’employeur. Aujourd’hui, les salariés ne se considèrent plus comme liés indéfectiblement à leur emploi et à leur entreprise. Leur implication se fait à court et moyen termes dans des équipes et des projets, et à long terme dans leur carrière, mais rarement dans l’entreprise. Ils attendent de leur employeur qu’il leur accorde une attention centrée sur leurs envies, leurs contraintes, leurs projets, que le travail et l’entreprise s’adaptent à eux et non l’inverse.
Le troisième changement notable vient du passage d’une position statique à une position dynamique qui reflète la nécessité pour les organisations d’être agiles, réactives, résilientes. Mais attention, le risque ici est de confondre vitesse et précipitation au détriment d’une nécessaire prise de recul. Faute de projets mûris et cohérents avec ses ressources, l’entreprise risque de courir après des tendances et des modes.
Enfin, la quatrième évolution du monde du travail vise à faire passer le management d’un niveau hiérarchique à un mode collaboratif pour lequel l’intelligence et la connaissance sont plus que jamais affaire de partage, de collaboration et d’interaction.
Les entreprises, quelle que soit leur taille, peu importe leur projet, se doivent de relever ces quatre défis managériaux pour aller de l’avant sans se détourner de leur cap et en restant fidèles à leurs valeurs.
