L’entreprise de service public Enedis (4 187 salariés dans la région) s’engage pour la transition écologique en Occitanie, conformément aux priorités d’actions fixées par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui vise à parvenir à la neutralité carbone en 2050. Pour mémoire, la PPE ambitionne d’atteindre 40 % de production d’électricité assurée par les énergies renouvelables (EnR) en 2030. Et, d’ici 2050, l’électricité ne représentera plus 25 % mais 55 % des consommations des Français. Cette évolution constitue un défi pour le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, devenu entreprise à mission le 27 juin 2023. Enedis doit adapter ses infrastructures dans la région, notamment pour faire face aux aléas climatiques, tels que les orages survenus lors de l’été 2023. “Nous investissons 480 millions d’euros par an en Occitanie, dont 80 millions pour l’accompagnement de la transition énergétique”, indique Bastien Toulemonde, le directeur régional. Ces investissements se traduisent par exemple par l’enfouissement de lignes haute tension pour se prémunir des risques liés aux coups de vents, par la surélévation des postes contre le risque d’inondations ou encore par l’adaptation du schéma réseau pour pouvoir rétablir 90 % des clients en moins de 48 heures.
182 000 km de réseau
Présent sur près de 100 sites en Occitanie, Enedis opère un réseau électrique basse et moyenne tension (230 et 20 000 volts) long de 182 000 kilomètres, au service de plus de 4 millions de clients (1,4 million de kilomètres en France). L’entreprise s’emploie à intégrer les énergies renouvelables (EnR) sur le réseau, alors que l’Occitanie, avec 180 000 producteurs, est l’une des régions les plus dynamiques en la matière. Au 30 septembre 2023, près de 138 000 installations de production d’EnR (solaire et éolien) étaient raccordées au réseau public géré par Enedis. “Cela représente une puissance de 5,4 GW, mesure Laurent Méric, le directeur des affaires régionales et de la transition écologique. Or, le S3REnR (schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables) va la faire passer à 12,2 GW à échéance 2032.” La demande d’intégration d’EnR sur le réseau représente l’équivalent de deux réacteurs nucléaires (+1,3 GW) qui seront ajoutés, d’ici 2032, au sein des vallées de Garonne, de l’Aude et de l’Ariège.
Mobilité durable
Autre chantier pour Enedis en Occitanie : sa contribution à la mobilité durable. “Nous dénombrons 12 500 bornes de recharge accessibles sur l’espace public en Occitanie, situe Laurent Méric, qui recense 150 000 véhicules électriques (dont 50 000 hybrides). Nous allons passer à au moins 50 000 bornes d’ici 2030.” En plus de ces points de recharge, la région compte environ 80 000 bornes installées chez les particuliers (habitat individuel) et 40 000 dans les entreprises. En 2023, Enedis a lancé une offre pour installer des bornes dans le secteur du résidentiel (copropriété et bailleurs sociaux). “En Occitanie, 28 500 résidences disposent d’un parking de plus de 4 places”, ajoute Laurent Méric. Plus de 700 résidences ont déjà été équipées.
300 embauches en 2024
Enedis, qui envisage 300 embauches dans la région cette année, fait face à un besoin massif en recrutement pour relever tous les défis de l’électrification croissante de la société. Elle a donc créé l’École des réseaux pour la transformation énergétique. “Nous sommes en train de monter des filières de formation dédiées aux réseaux électriques, non pas comme nous avons pu le faire il y a quelques dizaines d’années avec l’école des métiers, qui étaient des formations pures EDF, mais avec un partenariat avec l’Éducation nationale, détaille Bastien Toulemonde. Nous allons accompagner avec elle la transformation d’un certain nombre de filières professionnelles vers les métiers qui vont embaucher demain.” Enedis a ainsi déjà signé une convention avec cinq lycées de la région : Jean-Jaurès à Saint-Affrique (Aveyron), Clément-Ader à Samatan (Gers), Joliot-Curie à Sète (Hérault), Charles-de-Gaulle à Muret (Haute-Garonne) et Victor-Duruy à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). “En 2024, nous ambitionnons qu’il y en ait au moins un par département, annonce Bastien Toulemonde, et de prolonger la dynamique dans la filière post-bac avec un BTS.”
