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Du sport à l'entrepreneuriat, le défi perpétuel de Kevin Soler
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Du sport à l'entrepreneuriat, le défi perpétuel de Kevin Soler

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Chef d'entreprise à la tête de Virteem, à Sophia Antipolis, Kevin Soler est aussi un sportif de haut niveau, cumulant les records du monde, mais aussi un musicien et, à ses heures perdues désormais, un photographe pistant les animaux en montagne. Rencontre avec un chef d'entreprise débordant d'énergie et de passions.

Fondateur et dirigeant de l'entreprise Virteem, à SOphia Antipolis, Kevin Soler est aussi un champion de street workout, détenteur de 6 record du monde, dont celui du plus long "drapeau humain" (comme ici) avec une personnes sur le torse — Photo : Kevin Soler

Kevin Soler, 34 ans cette année, a fondé en 2012 Virteem (qui s’appelle alors Groupe VIP 360), spécialiste de la visite virtuelle au départ et des technologies immersives et du metavers aujourd’hui.
Dans le jardin de l’entreprise à Sophia Antipolis, trône un module d’entraînement de street workout, discipline qui semble s’affranchir des lois de la gravité, mélange de gymnastique et de musculation, se pratiquant initialement dans la rue. "J’ai découvert le street workout par hasard, se rappelle-t-il. Un ami m’a montré une vidéo du pionnier de la discipline, un Américain, en me disant que c’était sans doute truqué. Je lui parie alors que ça ne l’est pas et que je vais moi aussi arriver à le faire. Trois heures d’entraînement chaque soir après le boulot, 7 heures le samedi et autant le dimanche, et six mois plus tard, je me retrouve aux championnats du monde en Lettonie."

Accepter l’effort

Le jeune chef d’entreprise fait le tour du monde : Riga, Taïwan, Moscou… À son palmarès, il finit par détenir pas moins de 6 records du monde de la discipline, dont celui du "drapeau humain" le plus long, avec une personne sur le torse. La personne qui réalise cette figure se retrouve à la perpendiculaire d’une barre plantée dans le sol, à la force de ses épaules, de ses bras et de ses abdominaux. Ses mains ont l’air d’être simplement collées à la barre. Et au final, cela ressemble à un tour de magie face auquel on se dit toujours "il y a un truc".

Passionné de sport et de photo, Kevin Soler s'est lancé dans la randonnée dans le massif du Mercantour, au-dessus de Nice, pour notamment s'adonner à la photo animalière — Photo : Kevin Soler

Son truc à lui, c’est le goût du challenge, du dépassement, sans cesse renouvelé. "Si j’ai un don, c’est celui d’accepter l’effort, plus que la moyenne." Un don et finalement un fonctionnement, qui s‘appliquent à chacune des activités pratiquées : football, tennis de table, judo, kung-fu, skate board, ski…" J’y suis toujours allé pour la compétition. Je n’ai jamais compris le concept de loisir dans le sport. Je ne comprends pas par exemple que l’on donne une médaille à un 4e ou aux suivants. "L’important est de participer" est un principe que je n’ai jamais compris. Dans la vie, si on fait de son mieux mais que l’on est dernier, c’est nul."

Les principes du sport pour "sauver sa boîte"

Un état d’esprit qui dépasse évidemment l’activité sportive et qui lui a notamment permis d’éviter la faillite de son entreprise en 2019 après que son associé, à savoir son père, a puisé dans les comptes et laissé un gros découvert. Une trahison, des difficultés financières et légales et une procédure de sauvegarde plus tard, Virteem est toujours là, avec une quinzaine de salariés, et Kevin Soler à sa tête. Pour le dirigeant, l’abandon n’a jamais été une option. Et il l’écrit noir sur blanc dans son livre "Comment j’ai sauvé ma boîte". "C’est en m’appuyant sur les principes que l’on adopte dans le sport de haut niveau que je vais remonter la pente : une routine précise, avec des objectifs tangibles, visualisables, et beaucoup d’automotivation."

C’est aussi une des qualités majeures d’un sportif : la résilience, cette capacité à se rétablir après une perturbation, un choc, un traumatisme. "Le sport en dit beaucoup sur ta personnalité. Dans un entretien d’embauche, je demande toujours quels sont les hobbys de la personne et je favorise toujours un profil qui me dira exercer une activité à haut niveau. Je recrute beaucoup sur les softskills, même si je me trompe parfois. Mais ça marche aussi pour ceux qui jouent aux cartes ou aux échecs ! Un passionné amène vraiment de la valeur dans une entreprise."

Séances sportives avec ses salariés

Sa passion première est la musique. La guitare sera l'"exutoire" de l’adolescent quand ses parents divorcent. Dans ce domaine, pas de compétition, mais des ambitions et des émotions. Parce qu’il joue et se perfectionne 10 heures par jour, il finit par intégrer un groupe de métal, dont les membres ont entre 30 et 40 ans. Il vit un concert devant 2 000 personnes, des Fêtes de la musique devant 700 ou 800 spectateurs… "Le goût de la scène que je retrouve parfois en donnant des conférences." Il rêve d’une carrière musicale, le veto parental l’enverra finalement en école de commerce.

Sur le metavers ou le sport de haut niveau, Kevin Soler donne régulièrement des conférences — Photo : DR

Aujourd’hui encore, le chef d’entreprise continue de gratter sa guitare et de s’entraîner en street workout, souvent à la pause méridienne avec une partie de son équipe. "Je crée des programmes personnalisés pour ceux qui le veulent. Deux d’entre eux arrivent même à faire le "drapeau humain" : un graphiste, qui a perdu 9 kg, et un commercial qui a gagné plus de 5 kg de muscles ! J’ai mis des années à comprendre que faire le lien entre les mondes du sport et du business, allait m’aider. Je l’ai longtemps réfuté pour qu’on ne me colle pas l’image du sportif avec tout dans les bras et rien dans le crâne. J’ai compris il n’y a peu que c’était une énorme force. Quand on a commencé à parler QVT (Qualité de Vie au Travail, NDLR) et bien être en entreprise, j’avais toute ma légitimité."

Objectif 7 000 mètres

Depuis un an, il a aussi ajouté la randonnée à ses semaines déjà bien chargées. Il consacre ainsi nombre de ses week-ends à une autre de ses passions, née il y a longtemps : la photo animalière. "Je pars dans le Mercantour, en version alpinisme, avec 15 ou 20 kg de matériel sur le dos. Je fais des randonnées de 7 ou 8 heures, je dors sous la tente, dans le froid. Cela me fait beaucoup de bien."

Mais Kevin Soler ne s’arrêtera pas là : il a déjà prévu l’ascension du Mont-Blanc en 2025, et des presque 7 000 mètres de Aconcagua (Argentine) en 2026.

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