Virteem s’ouvre à la sécurité. L’entreprise installée à Sophia Antipolis compte plus de 3 500 clients. Pour eux, elle fait visiter, comme si vous y étiez, la Martinique, Kedge business school, des universités à Paris et Nice, un hôtel du Parc Astérix ou des entreprises industrielles. Elle permet aussi à Axa ou au Crédit Agricole de recruter. Le tout, grâce à ses environnements immersifs et ses "metavers légers".
La RATP parmi les nouveaux clients
"Nous nous sommes aussi découvert une typologie de clients pour lesquels nous répondons à un vrai besoin et que nous n’avions pas identifiée avant : les QSE", explique son fondateur et dirigeant, Kevin Soler. L’acronyme désigne la Qualité, la Sécurité et l’Environnement. Comme la RSE, la démarche QSE est volontaire mais se développe de plus en plus. "Avec la crise, les budgets marketing sont en baisse ou reportés, mais le budget sécurité reste obligatoire. Ragni, Schneider Electric, Safran, Eiffage… toutes ces entreprises ont besoin de mettre en place des formations et des outils pour s’assurer que leurs ouvriers aient les bonnes pratiques et ne se blessent pas. Elles ont un objectif zéro accident." Manquait l’outil idoine pour dispenser la bonne parole de la manière la plus efficace possible. Virteem (20 collaborateurs et "un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros") a ainsi recruté un ingénieur QSE pour identifier et comprendre les problématiques du marché et, surtout, "comment nos outils pouvaient s’adapter à la question, précise Kevin Soler. Quelques ajustements ont suffi." De quoi séduire de nouveaux clients et pas des moindres, dont la RATP, et nourrir de belles ambitions, à savoir doubler la croissance en 2023.
Près de 53 000 accidents de travail
Adrien Ribau est cet homme providentiel, expert du management des risques, qui a développé l’offre dédiée à ses anciens alter ego qui évoluent dans des laboratoires, des entreprises de logistique, la pétrochimie, la parfumerie ou l’agroalimentaire. "Le responsable QSE est la personne désignée pour veiller à la qualité, c’est-à-dire à la satisfaction client, à la sécurité et à l’environnement, explique celui qui remplît notamment cette mission chez Vinci. Il doit énoncer tous les risques à un intérimaire par exemple, des risques globaux, comme la chute de hauteur ou la glissade, aux spécifiques, comme les risques chimiques. Il doit surtout dire ce que la société fait pour prévenir ces risques. Or, tout cela se fait au travers de livrets PDF ou de power point. Avec ce type de formation, on ne retient que 20 % des informations, que l’on oublie en moins d’une semaine. Le problème n’est pas le discours mais le support utilisé." Avec ses technologies immersives sur mesure (et bientôt 100 % automatisées), mêlant photos, vidéos, audio, images 3D et ludification de la formation, adaptées aux risques et donc aux besoins de chacun, Virteem se targue ainsi de pouvoir passer ce taux de mémorisation à 80 %, pendant plus d’un an.
Un apprentissage efficace qui pourrait aussi avoir un autre atout : "le retour sur investissement, souligne Adrien Ribau. Il est important car les accidents coûtent cher." En 2021, les régions PACA et Corse ont enregistré 52 748 accidents du travail, représentant 4,8 millions de jours perdus pour incapacité temporaire. Pour une entreprise, le coût moyen d’un accident du travail varie entre 300 et 31 000 euros.
