L’un est ovale comme un ballon de rugby, à l’effigie de la Coupe du monde de rugby d’un côté et de Bordeaux Métropole de l’autre. Il est à la framboise. L’autre est en 2D rectangulaire, saveur crème brûlée. Depuis déjà plusieurs mois, les bonbons conçus spécialement pour la Coupe du monde de rugby par la start-up Tridifoodies sont distribués dans l’agglomération bordelaise, plus précisément sur le stand itinérant de la communauté de communes qui sillonne une vingtaine de villes du territoire pour promouvoir l’événement.
L’aubaine des grands événements
"Cela va nous apporter une belle visibilité. Nous ne travaillons qu’en BtoB, mais cela va indirectement nous faire connaître des autres collectivités et des entreprises", sourit Annabel Théate, la présidente de Tridifoodies. Une aubaine particulièrement bienvenue pour la start-up d’une dizaine de salariés, en phase de précroissance, qui espère boucler une levée de fonds sous peu.
D’après la cofondatrice, son entreprise créée en 2016 est la seule au monde à proposer des goodies alimentaires en 3D, en attendant de se diversifier dans la cosmétique et les compléments alimentaires. Ce qui lui a valu, dès le début de sa commercialisation en 2019, des clients prestigieux : Porsche, Aéroports de Paris, Winamax, Ubisoft, La Poste, les Girondins, le Grand Hôtel de Bordeaux… Pour des "foodies" aux formes et à la précision bluffantes.
En septembre 2021, son équipe s’est rapprochée de Bordeaux Métropole en espérant se glisser parmi les animations des Jeux Olympiques de 2024. "On nous a répondu que c’était trop tôt mais qu’en revanche ils étaient ouverts à des propositions pour la Coupe du monde de rugby", raconte Clara Lapeyre, responsable projet event.
Un quart du chiffre d’affaires
"Le cahier des charges est sensiblement le même désormais pour les grands événements : du made in France, respectueux de l’environnement et de la santé." Ce à quoi Tridifoodies a répondu : fabrication locale, arômes naturels, sucre de canne bio, sans sirop de glucose ni gélatine, dans un emballage végétal biodégradable. Le bureau d’études a dessiné deux versions et exposé son impressionnant panel de goûts, que le service R & D élabore parfois sur mesure. L’imprimante 3D a créé plusieurs milliers de bonbons (elle a une capacité de 5 000 pièces par jour taille bonbon) dans le laboratoire jalousement gardé de la technopole Montesquieu, à Martillac, qui héberge encore l’entreprise. "En soi, la commande n’est pas énorme mais elle a été l’occasion de conclure un accord-cadre équivalent à un quart de notre chiffre d’affaires pour 2023", précise la dirigeante. "C'est le plus gros contrat que l'on ait signé pour des foodies."
Expérience multisensorielle
Sur le stand, les retours sont excellents, confirme la Métropole, qui renouvelait son stock début juillet. "L’expérience multisensorielle est marquante, analyse Annabel Théate. Tout le monde se souvient d’avoir croqué dans une voiture ou un ballon de rugby. C’est innovant, drôle et renvoie souvent à l’enfance avec des goûts et un grain qui rappellent, selon les générations, tantôt les barbes à papa, les colliers de bonbons, les bonbons rouge à lèvres, ou les Têtes brûlées."
Les derniers exemplaires devraient être à disposition au Village rugby dans Bordeaux centre, "s’il en reste" prévient le service événementiel de Bordeaux Métropole. Ou bien en version sucettes dans une autre ville hôte qui préfère garder la surprise. Ou encore, peut-être, à l’occasion des JO.
