Côtes-d'Armor
Biscuiterie des Îles : "Nous voulons apporter nos idées sans risquer de gâcher ce qui a été fait"
Interview Côtes-d'Armor # Commerce # Transmission

Julien et Clément Le Goff futurs repreneurs de la Biscuiterie des Îles "Nous voulons apporter nos idées sans risquer de gâcher ce qui a été fait"

S'abonner

Julien et Clément Le Goff incarnent la cinquième génération au sein de l’entreprise familiale la Biscuiterie des Îles, à Belle-Isle-en-Terre. Alors que chacun se fait une place dans son domaine, la production et le commercial, ils tracent ensemble une route qui les mènera à la reprise du producteur de galettes bretonnes, à l’horizon de deux ans.

Julien (à gauche) et Clément Le Goff vont reprendre la Biscuiterie des Îles dans les deux ans à venir — Photo : Matthieu Leman

Comment est née l’entreprise familiale ?

Clément Le Goff : En 1875, notre ancêtre Michel a commencé à commercialiser des galettes dans sa boulangerie. Elles ont fini par prendre le pas sur le pain et il s’est mis à parcourir la Bretagne avec sa 4L pour les vendre. Il a investi dans un four rotatif qui fait toujours partie de notre outil de production, qui est gardé pour être utilisé en secours. Puis il y a eu Michel fils, Joseph et notre père, Eric. Ce dernier a fait construire l’usine actuelle et la boutique en 1992. La première a été agrandie trois fois pour atteindre aujourd’hui 600 m², la boutique deux fois et fait 200 m².

Quel rôle jouez-vous au sein de l’entreprise aujourd’hui ?

Julien Le Goff : Nous avons chacun notre domaine d’expertise. Je m’occupe de la partie production et de la R & D. La recette de nos galettes a été élaborée par Michel et na pas changé depuis. Elle est d’ailleurs secrète et n’est écrite nulle part. La recette s’adapte cependant aux outils. Nous créons constamment de nouvelles recettes, comme la dernière sortie, la galette pomme caramel. Pour ce faire, j’effectue jusqu’à 18 essais dans un petit laboratoire avec une trentaine de galettes par essai. Aujourd’hui, nous commercialisons douze références de galettes, sept de gâteau breton et deux de quatre-quarts. 80 000 galettes par jour sortent de notre site, avec des productions de quatre ou cinq jours par semaine, suivant les saisons. Clément s’occupe de la partie commerciale, qui comprend cinq commerciaux.

Est-ce facile de prendre sa place en tant que fils de dirigeant ?

Clément Le Goff : Ce n’est pas forcément évident. L’entreprise compte 20 salariés permanents, et jusqu’à 35 pendant l’été. Certains salariés travaillent ici depuis près de 30 ans, ils nous ont vus naître. Nous avons des idées et envie de montrer qu’on est présents, qu’on apporte quelque chose. Mais on ne doit pas risquer de gâcher ce qui a été fait jusque-là. Nous avons vu travailler notre père d’arrache-pied, du lundi au dimanche. Nous avons envie d’apporter une façon de travailler différente, pour être plus épanouie et que le personnel le soit également. Et conserver une ambiance familiale.

Quand se déroulera la transmission ?

Julien Le Goff : Il n’y a pas de date butoir, mais cela se fera dans les deux ans à venir. Notre père a 58 ans, il était fatigué mais notre arrivée (il y a cinq ans pour Clément, un an et demi pour Julien, NDLR) a entraîné chez lui un regain d’énergie. Elle lui a apporté de la confiance et l’a soulagé.

Quelles sont les prochaines échéances pour l’entreprise ?

Clément Le Goff : Nous avons investi dans un robot qui effectue une partie de la mise en sachet et en boîte. Il devrait être mis en service au premier semestre, après des tests de paramétrage. L’investissement se monte à près de 300 000 euros. Nous effectuons aussi un travail de modélisation de notre logo pour l’adapter à nos différents packagings. Nous avons également, en fin d’année dernière, repensé notre site e-commerce, que nous considérons un peu comme notre troisième boutique, après celle située sur le site de production, ici à Belle-Isle-en-Terre, et celle de Trégastel. Ces boutiques représentent 50 % de notre chiffre d’affaires, contre 40 % pour la GMS et 10 % un réseau de petits commerces, boulangeries, épiceries fines… Nos produits sont distribués uniquement sur le territoire de la Bretagne historique. Peut-être un jour nous étendrons-nous en Normandie. Mais il y a déjà beaucoup à faire en Bretagne.

Côtes-d'Armor # Commerce # E-commerce # Agroalimentaire # Transmission # Investissement
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise BISCUITERIE DU GUER