Sur les tableaux blancs de Banuls Design, les formules mathématiques s’alignent telles des "To do list" dans d’autres environnements professionnels. Difficilement compréhensibles par le commun des mortels, elles illustrent le positionnement de ce cabinet d’architecture navale et d’ingénierie maritime. Basée à Larmor-Baden, l’entreprise de Renaud Banuls s’est fait un nom et une place dans l’univers de la course au large. Parmi ses références figurent notamment Sodebo Ultim 3 de Thomas Coville. Sans renier son ADN, Banuls Design investit de plus en plus le champ de la recherche appliquée à son champ d’action. Rien d’étonnant, Renaud Banuls est aussi enseignant chercheur en plus d’être architecte naval.
Aux côtés de l’Inria, du CNRS et de Polytechnique
"L’idée était de découvrir autre chose, de se diversifier et d’apporter notre expertise", résume Renaud Banuls. C’est ainsi que le cabinet d’architecture naval prend part à une nouvelle aventure autour des transitions énergétiques maritimes. "Il y a des objectifs ambitieux, nous allons donc évaluer leur efficience." Le projet est collectif. L’agence nationale de la recherche (ANR) s’engage sur ce sujet aux côtés de MATritime. Ce laboratoire commun rassemble Platon, (une équipe de recherche de l’Inria, du CNRS et de l’École Polytechnique) et Banuls Design qui apporte sa connaissance fine des navires. Quelque 400 000 euros sont fléchés pour soutenir cette démarche collaborative en mathématiques appliquées. Le programme durera 54 mois. "MATritime développe des méthodes numériques innovantes et des stratégies d’optimisation robuste, en se concentrant sur les incertitudes caractéristiques du domaine maritime", résument les composantes de ce laboratoire. "Là, nous travaillons sur l’industrie maritime mais demain cette méthodologie pourra avoir d’autres applications dans d’autres domaines industriels."
Éviter les collisions avec les baleines
Au sein de son équipe de neuf personnes, Renaud Banuls compte des ingénieurs maritimes "capables de faire du code" mais aussi un doctorant en mathématiques appliquées ainsi qu’une doctorante en biologie de l’environnement. Dans cette volonté de mêler expertise et transdisciplinarité, Banuls Design a aussi mis au point un modèle mathématique pour éviter les collisions marines entre les fameux OFNI (qui sont la plupart du temps des baleines) et les bateaux de course. "Nous discutons désormais avec tous les organisateurs de courses au large afin d’adapter les tracés et de prévenir d’éventuelles collisions."
Sur son dernier exercice, le cabinet d’architecture navale a réalisé un chiffre d’affaires de 600 000 euros, réalisés à 50 % dans le domaine de la plaisance. Ses derniers clients en date sont des privés qui ont commandé des catamarans et des trimarans haut de gamme. "Le reste du chiffre d’affaires se répartit entre la course au large et le domaine maritime où nous intervenons sur des projets de porte containers, de navires assistés à la voile ou bien encore de bateaux de transports de passagers."
