Créée en 2018, la société strasbourgeoise Woodlight avance pas à pas dans le développement de son innovation : des plantes bioluminescentes pour l'éclairage d'intérieur ou public. La start-up, créée par Rose-Marie et Ghislain Auclair, couple de chercheurs de 35 ans, vient de collecter 212 000 euros de financement participatif sur la plateforme Kriptown, et a augmenté la mise de plus de 100 000 euros (somme exacte non communiquée) pour cette première levée de fonds, avec l'entrée au capital de cinq investisseurs.
L'innovation proposée par Woodlight entend lutter contre la pollution et la surconsommation d'énergie en créant une plante bioluminescente, sur le modèle de la luciole, pour remplacer un certain nombre d'éclairages urbains. "Les investisseurs partagent nos valeurs, et ils sont entrepreneurs, ce qui représente une grande valeur ajoutée car ils comprennent nos problématiques. Ils nous accompagnent non seulement financièrement mais nous apportent aussi leurs connaissances et leur carnet d'adresses", explique Rose-Marie Auclair, cofondatrice de la SAS au capital social de 5 000 euros basée à Illkirch-Graffenstaden, près de Strasbourg. Les deux cofondateurs restent majoritaires.
Recrutements en cours
Cette levée de fonds va permettre à Woodlight de recruter deux salariés en mars. Une chercheuse en biologie végétale, avec plus de 15 ans d'expérience et de solides compétences en biologie moléculaire, sera à temps plein pour finaliser le prototype de plantes bioluminescentes pour début 2024. "Il nous manquait son savoir-faire en culture végétale pour que la plante luminescente puisse croître", résume Rose-Marie Auclair. Le second recrutement, de niveau master, viendra apporter ses compétences techniques, sous la responsabilité de la première. Courant 2023, d'autres recrutements sur le marketing et la communication sont prévus.
La plante luminescente de Woodlight se destinera d'abord aux professionnels du luxe, comme élément de décoration de restaurants, d'hôtels et de magasins, notamment. Dans un second temps, la start-up s'attaquera au marché des collectivités, avec des grandes plantes d'extérieur, résistantes à des conditions climatiques variables. En Alsace, Rose-Marie Auclair échange déjà avec les élus et les professionnels des espaces verts des villes de Colmar, Haguenau, Mulhouse et Strasbourg. "Ce type de projet innovant ne passe pas par les appels d'offres. Les villes sont souvent lanceurs de modes, sur des événements autour des jardins par exemple", note Rose-Marie Auclair.
Marché américain
La commercialisation des plantes devrait démarrer fin 2024-début 2025, "après une deuxième levée de fonds de plusieurs millions d'euros", chiffre la chercheuse. Leur premier marché ne sera pas européen. "Les questions réglementaires d'autorisation de mise sur le marché dépendent des pays. Il faut compter deux à trois ans en Europe, contre six mois aux États-Unis, pour le type de plantes que nous développons", détaille la cofondatrice.
Une façon de boucler la boucle pour le couple d'entrepreneurs puisque c'est aux États-Unis qu'est née l'idée de cette innovation. Lors d'un voyage à New York, Rose-Marie et Ghislain Auclair, fans du film Avatar, se sont pris à rêver d'éclairer "la grosse pomme" avec des plantes luminescentes. De retour en France, ils ont commencé à plancher pour transférer cette propriété naturelle, présente chez certains animaux, aux végétaux.
