La Fab Riviera est une jeune entreprise industrielle spécialisée dans la conception et la fabrication d’articles de petite maroquinerie en matières écoresponsables : cuir recyclé venant d’Italie ou d’Allemagne, feutre italien ou polyuréthane écologique ou recyclé. "Le marché est désormais prêt à accepter les contraintes, notamment en termes de prix, que nous impose la production en Europe de l’ouest", souligne William Quillet, fondateur et dirigeant. Mais si ces portefeuilles, porte-cartes ou coques de téléphone sont évidemment plus chers que leurs cousins asiatiques, leurs prix restent néanmoins compétitifs.
Un modèle d’écoconception
Pour y parvenir, l’entreprise, qui a démarré son activité à l'été 2022, a notamment su optimiser ses process de fabrication. La couture des produits, par exemple, est réalisée sur une machine automatisée, "par un opérateur et non pas par un ouvrier qualifié, pour un résultat de très bonne qualité", reprend le dirigeant. La Fab Riviera a également fait fabriquer des outils pour pouvoir coudre de nombreux produits en même temps. "C’est dans toute cette démarche qu’il y a ce qu’on appelle l’écoconception. C’est cela qui permet de fabriquer ces produits de cette façon-là, donc en France, tout en restant grand public."
La petite maroquinerie grassoise se retrouve ainsi en grande distribution. Avec sa propre marque, Maison Origin, elle est vendue en revanche dans les concept stores et grands magasins. La majorité des articles est déclinée en objets promotionnels et cadeaux d’affaires, ou directement pour des marques. La Fab Riviera travaille par exemple avec la célèbre maison de design italien Pininfarina ou encore pour des clubs de football (AS Monaco) ou de rugby (Stade Toulousain).
50 salariés d’ici 2 à 3 ans
Une dizaine de personnes travaillent à ce jour à La Fab Riviera qui partage ses locaux avec Agecco, l’un de ses clients, fabricant et fournisseur d’objets publicitaires depuis 40 ans. Les deux entités partagent aussi leurs équipes. "Nous mutualisons, c’est ce qui nous permet, après seulement quelques mois d’existence, d’avoir une équipe commerciale ou une direction marketing. Nous n’avons donc pas démarré de zéro."
Après avoir investi 600 000 euros dans sa ligne de production automatisée, l’entreprise devra investir 350 000 euros dans un outil semi-automatique pour développer une collection de maroquinerie. Intégrée au Parcours Sud Industrie 4.0, elle espère voir la Région Sud cofinancer son projet. "Il y a une forte demande pour la maroquinerie en cuir recyclé, mais elle est soit française et de grande marque, soit abordable et fabriquée en Asie, souligne William Quillet. L’enjeu est double : il s’agit de relocaliser cette fabrication en France et de recruter. Nous aurons vite besoin de 10 personnes supplémentaires. Il est très raisonnable de penser que nous serons une cinquantaine d’ici 2 à 3 ans." Pas de quoi concurrencer le made in China bien sûr, mais au moins de proposer une alternative abordable et plus durable. La Fab Riviera vise un premier chiffre d’affaires d’1,5 million d’euros fin 2023.
