Implantée à Annecy, la marque de chaussures éco-conçues Saola (8 salariés ; 1,50 M€ de CA estimé en 2023) vient de lever 2 millions d’euros en ouvrant son capital à la holding familiale HPF ainsi qu’à plusieurs investisseurs dont Jean-Marc Pambet, ex-PDG de Salomon et Fabrice Kilfiger (Lepermislibre). L’augmentation de capital est complétée par un financement de Bpifrance et de partenaires bancaires historiques, qui représente 40 % du total.
"Ce financement va nous permettre de renforcer notre développement à l’international, notamment aux États-Unis où nous avons une filiale. Il sera aussi utile pour concevoir un nouveau modèle de chaussures qui inclut davantage de matériaux écologiques", détaille François Chaudoreille, son directeur général.
Croissance internationale
Saola commercialise ses chaussures dans une vingtaine de pays au travers de 160 points de vente, principalement aux États-Unis (30 % du CA) et en Allemagne (25 %) et en France (25 %), ainsi que sur sa boutique en ligne. Elle a enregistré une croissance de ses ventes de + 80 % en 2022 - 50 % en ligne ; 50 % en magasins - et anticipe une augmentation de 50 % en 2023.
Créée en 2018 par Guillaume Linossier, un ancien cadre de Lafuma aux États-Unis, l’entreprise annécienne propose une gamme de chaussures "active lifestyle" à base de matières biosourcées et recyclées, à faible impact environnemental. Ultralégers, ses 7 modèles respirants sont composés en majorité de matériaux recyclés (bouteilles plastiques) ou naturels (algues, liège et coton bio), "pour une empreinte carbone 3 fois moins élevée que la moyenne du marché", souligne-t-il. L’objectif est d’atteindre un taux de 100 % de matières à faible impact notamment en augmentant la part des matériaux naturels, comme le lin et le chanvre. Prochainement le coton bio sera remplacé par du coton recyclé.
Coûts serrés
Fabriquées dans un site de production "vertueux" à Hanoï au Vietnam, ses chaussures bénéficient de coûts de production 20 % moins élevés qu’en France. Là-bas, Saola recourt à des matériaux locaux et continue de faire du sourcing pour améliorer le bilan carbone de ses baskets. Des containers partent directement vers les États-Unis, son principal marché.
"À notre stade de développement, nous ne pouvons pas encore nous permettre de produire en France d’autant que nous voulons démocratiser l’accès aux produits éco-conçus", explique-t-il. Les premiers modèles sont accessibles à partir de 79 euros. À terme, dès que l’entreprise aura atteint une certaine taille, de nouveaux ateliers pourraient être implantés en Europe et aux États-Unis.
Protéger les espaces naturels
Entreprise engagée, Saola, qui a choisi comme raison sociale le nom d’une antilope asiatique rare, est membre de 1 % For The Planet. "Nous préférons protéger l’existant en contrôlant l’impact de l’activité humaine sur les espaces naturels que contribuer à la reforestation", résume-t-il. Elle collabore également avec le World Land Trust dans le cadre du programme " buy an acre " dans lequel elle s’engage, pour chaque paire de chaussures achetée, à sauvegarder 25 m² de forêts et rivières riches en faune sauvage et en danger de pollution ou de disparition. Elle est également partenaire d’un programme pour préserver plus de 10 millions de m² de forêts, zones humides, de sources et de rivières en danger en Patagonie, Amazonie et au Kenya d’ici 2026.
