Une quinzaine de sites étaient en lice dans toute la France. C’est finalement le Grand Port Maritime de Marseille qu’a choisi la société lyonnaise Carbon pour y implanter sa première méga usine de produits photovoltaïques.
Une nouvelle dont se félicitent tous les acteurs institutionnels locaux, et notamment Renaud Muselier, président de la Région Sud, qui interprète ce succès comme "le fruit d’une stratégie d’attractivité très déterminée, que nous avons engagée en tant que région-pilote dès la planification écologique en France."
D’une capacité de production annuelle de 5 GW de cellules photovoltaïques et 3,5 GW de modules, cette usine, dont le budget d’investissement s’élève à 1,5 milliard d’euros, sera mise en service en fin d’année 2025 avec une montée en puissance graduelle en 2026 et à la clé plus de 3 000 emplois directs sur le territoire.
Un enjeu de souveraineté
Ce projet d’investissement marque donc une étape déterminante autant pour Carbon, que pour le territoire régional. Portée par les fondateurs de Carbon, Pascal Richard et Pierre-Emmanuel Martin, cette usine dédiée à la fabrication de lingots de silicium, wafers (matériaux semi-conducteurs) et cellules photovoltaïques à prix compétitifs, concrétise leurs ambitions : soutenir l’effort de décarbonation, participer à la réindustrialisation de la France et contribuer à la souveraineté énergétique européenne.
Pour financer ce développement, l’entreprise industrielle avait annoncé en septembre 2022 l’arrivée à son capital du groupe grenoblois ECM (500 collaborateurs, CA : 150 M€), constructeur de référence de plaquettes à silicium bas carbone. ECM avait pris 20 % du capital de Carbon, rejoignant quatre autres actionnaires, dont le créateur de centrales solaires Terre et Lac (Lyon), le fabricant de pièces industrielles ACI Groupe (Lyon), Pascal Richard lui-même. Cinq millions d'euros ont d'ores et déjà été engagés dans le développement du projet par les actionnaires et une levée de fonds de plusieurs dizaines de millions d’euros interviendra en 2023.
Un site stratégique
Si Marseille l’a emporté, c’est parce que le site d’une surface d’environ 60 hectares présente plusieurs atouts et notamment des connexions routières, ferroviaires, fluviales et maritimes directes. Par ailleurs, "il se situe au cœur d’un bassin d’emploi attractif", souligne la société dans un communiqué.
Le projet entre maintenant dans sa phase de concertation publique et Carbon souhaite profiter de cette étape pour que "cette implantation devienne un véritable projet du territoire, impliquant toutes ses parties prenantes". Pour Pierre-Emmanuel Martin, président et cofondateur de Carbon, "il est maintenant temps de construire dans les plus brefs délais une usine exemplaire."
