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Nereus veut produire plus de machines pour recycler les eaux usées
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Nereus veut produire plus de machines pour recycler les eaux usées

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Spécialisée dans le tri des déchets liquides, la PME héraultaise Nereus accroît ses capacités de production tous azimuts. Une accélération nécessaire pour répondre à des enjeux de croissance, mais aussi à une urgence plus grande encore : économiser la ressource en eau.

Les machines de filtration des effluents construites par Nereus peuvent atteindre la taille d’un semi-remorque — Photo : Nereus

Depuis sa création en 2013 au Pouget (Hérault), Nereus (50 salariés, CA 2020 : 4 M€) innove dans le développement durable. Elle fabrique des machines capables de filtrer les effluents issus de l’industrie, grâce à des membranes en céramique, en consommant moins d’énergie que les techniques usuelles de recyclage. Avec ce procédé, 80 % de l’eau recyclée est de haute qualité, et les matières extraites peuvent être valorisées sous forme d’engrais. Or, le savoir-faire de Nereus ne cesse de progresser. "Notre fournisseur de disques en céramique vient de nous transmettre sa technologie. Nous pouvons désormais fabriquer nous-mêmes le cœur de nos machines, mais aussi en faire le service après-vente. Nous remontons dans la chaîne de valeur", se félicite Emmanuel Trouvé, président de Nereus.

Une prise de conscience généralisée

Selon l’ONU, la quantité moyenne d’eau douce disponible en 2025 devrait chuter de 6 600 à 4 800 m3 par habitant. L’urgence d’économiser cette ressource s’impose partout dans le monde, et Nereus le vérifie à son propre niveau. "Sans aucune publicité, nous recevons des demandes de devis en flux continus chaque semaine. Nous ressentons une forte appétence chez les industriels qui veulent réduire leur empreinte eau", confie Emmanuel Trouvé.

Pour y faire face, Nereus investit 1,5 million d’euros pour étendre son usine, en agrandissant l’unité de fabrication qui va passer de 800 à 1 200 m2. Le chantier, qui démarre cet été, sera achevé à la mi-2022. L’objectif est bien sûr de produire plus de machines, mais il est délicat de dire dans quelle quantité. Chacune d’elles est fabriquée sur-mesure, avec un volume variable, pouvant atteindre la taille d’un semi-remorque. "Nous venons de rentrer une commande record, passée par une distillerie en Martinique. La machine sera 10 fois plus grosse que la moyenne, en intégrant 40 tubes de disques en céramique, contre 4 tubes d’ordinaire !", sourit Emmanuel Trouvé.

Une expertise toujours plus recherchée

Mais Nereus voit encore plus loin. Elle prépare un plan de développement d’un montant de 5 à 7 millions d’euros, destiné à renforcer toujours plus ses structures de production. "Cela implique de monter aussi en puissance en ressources humaines. Il nous faudra davantage d’experts et d’encadrement, car nos méthodes de production vont devenir de plus en plus industrielles", annonce Emmanuel Trouvé. Nereus prévoit aussi d’accélérer à l’export. Déjà présente au Benelux et en Allemagne, elle reçoit des demandes du Royaume-Uni et surtout d’Europe du sud, "là où les enjeux sont les plus forts", insiste le dirigeant. D’ici 2025, Nereus ambitionne de réaliser un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros.

Par ailleurs, l’expertise de Nereus ne s’exprime pas seulement dans la production. Elle a aussi une activité d’ingénierie des procédés, et plus globalement, une capacité en R & D très recherchées. En effet, la PME est actuellement lauréate de 6 projets collaboratifs subventionnés. Le dernier en date, soutenu par l’Ademe et les Agences de l’eau Rhône Méditerranée Corse et Adour-Garonne, est doté de 3 millions d’euros sur 3 ans. Il s’agit de développer une technologie innovante pour traiter les effluents urbains et hospitaliers, dans les stations situées en zones sensibles (espace protégé, lac…). L’urgence ne faiblit pas.

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