Maine-et-Loire
Benoît Fabre (Aliaxis France) : "Nous allons investir deux fois plus qu'en 2021"
Interview Maine-et-Loire # BTP

Benoît Fabre directeur général d’Aliaxis France "Nous allons investir deux fois plus qu'en 2021"

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Société du groupe belge Aliaxis et siège d’Aliaxis France, l’entreprise choletaise Nicoll conçoit et fabrique des solutions pour la gestion des fluides, principalement pour le secteur du bâtiment. Elle va bénéficier d’un programme d’investissements de plus de 10 millions d’euros cette année, comme l’indique Benoît Fabre, directeur général d’Aliaxis France.

Benoît Fabre est depuis mai 2020 le directeur général d’Aliaxis France, dont l’entreprise choletaise Nicoll réalise les trois quarts du chiffre d’affaires — Photo : Olivier Hamard

Que représente la société Nicoll au sein du groupe Aliaxis ?

Nicoll a été intégré au groupe Aliaxis en 1980, et nous sommes en France un groupe industriel structuré depuis 2015. Aliaxis France compte trois unités, Nicoll à Cholet et à Frontonas, en Isère et Girpi à Harfleur, dans le Calvados. Nous avons aussi un site logistique à Mèze, près de Montpellier dans l’Hérault. Nicoll à Cholet est un peu le vaisseau amiral d’Aliaxis France, avec 960 collaborateurs sur 1 400, et nous réalisons 75 % du chiffre d’affaires. En 2021, Aliaxis France a atteint environ 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre près de 250 millions d’euros en 2020, ce qui représente une croissance de 18 %. Nous pesons 10 % du groupe, pour qui nous sommes le 4e marché mondial et nous travaillons principalement en France, avec moins de 10 % de nos produits à l’export. Le groupe Aliaxis est très présent entre autres en Amérique du Nord, en Inde, dans la région Asie-Pacifique et en Europe.

Qui sont vos clients ?

Nous fabriquons des raccords d’évacuation pour les eaux usées, des produits sanitaires, des siphons, des gouttières, des caniveaux ou encore des tubes et raccords pour l’adduction sous pression en milieu sensible ou en milieu hospitalier. Nos clients sont essentiellement des négociants qui revendent nos produits à des artisans ou des entreprises du bâtiment. Nous sommes aussi présents chez les distributeurs et dans les grandes surfaces de bricolage.

Comment expliquez-vous cette croissance de 18 % en 2021 ?

Nous avons eu la capacité de nous reposer des questions et de remettre en cause de vieilles croyances, comme celle de produire plus et de livrer plus de volume en partant de Cholet. Nous avons donc beaucoup augmenté notre production, nous nous sommes réorganisés et avons gagné en efficience, avec aussi un nouvel accord sur la modulation du temps de travail. Nous avons également augmenté notre nombre de clients, qui achètent en plus grand nombre et sur plus de produits différents. De plus, le marché du bâtiment, qui représente 80 à 85 % de notre chiffre d’affaires, se porte bien et la demande est forte.

Vous investissez tous les ans sur le site de Cholet, allez-vous le faire cette année encore ?

Nous sommes sur un programme de développement et Aliaxis France va investir cette année deux fois plus qu’en 2021, au-delà des 10 millions d’euros. Rien que sur le site de Cholet, nous serons proches des 10 millions d’euros d’investissement, dans des éléments d’automatisation, la gestion des flux, la sécurisation et dans des machines et des moules, avec ce qui se fait de mieux dans ce domaine. Ces investissements vont nous permettre d’optimiser et de gagner en surface, nous n’aurons donc pas besoin d’agrandir nos locaux.

Cela s’accompagne-t-il de recrutements ?

En 2021, sur 130 personnes recrutées par Aliaxis France, 112 l’ont été sur le site de Nicoll à Cholet, ce qui est quatre fois plus important que le nombre de départs en retraite. Nous avons peu de turn-over et les collaborateurs ont un réel attachement à l’entreprise. Actuellement, l’activité se porte bien, nous voulons renforcer les équipes et attirer les talents. 35 postes sont ouverts à Cholet, dans nos ateliers pour des spécialistes de l’extrusion ou des régleurs sur des moules à injection, mais nous recherchons aussi des gens pour la transformation et l’automatisation de nos process.

Vous portez également une attention toute particulière à la sécurité ?

En 2021, nous avons divisé par trois le taux d’accidents par rapport à 2020 et par quatre par rapport à 2019. La sécurité et le business ne sont pas incompatibles. Nous avons même arrêté certains modes de production pour mieux les sécuriser, comme début 2021, où une production sur une scie à ruban a été stoppée jusqu’à ce que nous ayons trouvé, au bout de huit jours, une solution beaucoup plus sécurisée.

Vous utilisez entre autres du PVC. Où en êtes-vous actuellement sur le plan environnemental ?

Le PVC a de l’avenir : Il est composé majoritairement de sel, à 55 %, il est recyclable à l’infini et peut durer 50, voire 100 ans sans altération. Depuis plusieurs années, nous sommes engagés dans le recyclage, et aujourd’hui 99 % de nos déchets de production sont recyclés. D’autre part, nous faisons partie des associés-fondateurs de l’éco-organisme Valobat, qui travaille sur le recyclage des matériaux du bâtiment et dont nous sommes actionnaires. Nous avons lancé en 2021 une gamme pour l’évacuation des eaux usées, Hometech, qui utilise 20 % de matière recyclée, que nous sourçons à l’extérieur. Nous investissons donc dans des solutions dans ce domaine, avec la volonté de collecter et de recycler, et c’est un sujet essentiel pour notre croissance et notre développement.

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