L'Huilerie Moog investit dans ses capacités d'embouteillage et de stockage
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L'Huilerie Moog investit dans ses capacités d'embouteillage et de stockage

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Basée à Bram (Aude), la première huilerie bio alimentaire d'Europe investit près de 2 millions d'euros dans de nouvelles ligne d'embouteillage et cuverie. Une opération destinée à supporter l'élargissement de la gamme, en restant fidèle à sa démarche de commerce équitable.

Connue pour sa marque "Bio Planète", l'Huilerie Moog développe une gamme de 70 références — Photo : Huilerie Moog

Fondée en 1984, l’Huilerie Moog (150 salariés, CA 2020 : NC) pratique une culture d’entreprise portée, tout à la fois, vers le bio, le haut de gamme, et le commerce équitable. Pour rester en capacité de gérer cette stratégie au mieux, la PME audoise a lancé en 2019 un plan stratégique visant à se réorganiser et internaliser l’ensemble de ses process. « Nous sommes une entreprise européenne, présente sur deux sites : l’un à Bram dans l’Aude, et le deuxième à Klappendorf en Allemagne. Il nous fallait créer plus de liens entre les deux, afin qu’ils soient plus complémentaires », souligne Judith Moog, PDG de l’entreprise éponyme.

L’optimisation du site de production audois

Cette démarche se poursuit sur le plan opérationnel. L’Huilerie Moog investit sur son site audois pour se doter d’une nouvelle ligne d’embouteillage, qui remplacera l’ancienne en mars. Elle va doubler ses capacités dans le domaine. « Nous produisons une gamme de 70 huiles. Il nous fallait donc un outil pour optimiser au mieux les changements de formats de bouteilles et d’emballages », souligne Judith Moog.

De même, l’entreprise construit une nouvelle cuverie, destinée à augmenter de moitié ses capacités de stockage. Le bâtiment, livrable en juin, s’étend sur 200 m2 mais pousse aussi en hauteur. « Notre site historique est construit près d’un lac, ce qui limite les capacités d’extension. Nous construisons un nouveau bâti assez grand pour y loger des cuves de 12 mètres de haut », détaille Judith Moog. L’ensemble des opérations en cours mobilise un budget de près de 2 millions d’euros.

Une démarche RSE plus valorisée

Première huilerie bio en Europe, la PME audoise a plutôt bien traversé la crise sanitaire. Sa marque commerciale, Bio Planète, est portée par une demande toujours en hausse dans les boutiques spécialisées (+20 % l’an passé). Cela lui a notamment permis de créer 44 emplois en 2020, auxquels s’ajouteront les 15 à 20 postes ouverts en 2021. Mais tout en absorbant cette croissance, l’Huilerie Moog veut rester fidèle aux valeurs qui la guident depuis plus de 30 ans.

Ainsi, elle vient de créer une nouvelle direction chargée de faire le lien entre RSE (responsabilité sociétale et environnementale) et production. Elle supervisera notamment la commercialisation de la gamme 100 % made in France créée en 2020. « Par ce biais, nous encourageons les agriculteurs à se reconvertir dans le bio, nous leur donnons des contrats de production », insiste Judith Moog. Cette collection inclut déjà des huiles d’olive, tournesol, cameline et chanvre. Elle s’enrichira bientôt de nouvelles saveurs, avec une huile de colza, en principe « très difficile à produire sans produits chimiques ». La PME audoise prévoit aussi de lancer une huile adaptée à la consommation des bébés.

Sur le plan interne, l’Huilerie Moog a remanié son système informatique, ce qui lui permet de garantir la relation avec le client, la traçabilité et le suivi qualité. En effet, chaque bouteille d’huile peut subir jusqu’à 18 analyses, depuis la réception des matières premières quelle que soit leur origine, jusqu’aux étapes de pressage et de filtration. « En tant qu’entreprise du bio fabricant des produits haut de gamme, nous sommes certifiés Fairtrade depuis plus de trente ans. Tous nos efforts de développement entrent dans le cadre d’une production exigeante », conclut Judith Moog. Un discours pionnier en 1984, qui garde une pertinence intacte aujourd’hui.

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