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Pasquier VGT’al : "Les primes d’intéressement sont un excellent outil"
Deux-Sèvres # Agroalimentaire

Pasquier VGT’al : "Les primes d’intéressement sont un excellent outil"

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Pasquier VGT’al (ex Alloneau) connaît une croissance dynamique depuis sa reprise en douceur en 1994 par Christophe et Fabienne Pasquier. Depuis deux ans, l’entreprise spécialisée dans la fabrication d’aliments pour animaux dispense des primes d’intéressement à sa trentaine de salariés.

Christophe Pasquier, gérant de Pasquier VGT’al — Photo : Caroline Ansart

Comment le partage de la valeur fonctionne-t-il chez Pasquier VGT’al ?

Nous avons mis en place depuis deux ans une prime d’intéressement pour tous les salariés, qu’ils peuvent conserver ou placer. Je connaissais d’autres chefs d’entreprise qui s’étaient lancés dans des systèmes complexes qui ne m’attiraient pas. Les primes sont très avantageuses puisque non chargées. L’entreprise paie 1000, le salarié reçoit 1 000. Chaque entreprise est libre de son fonctionnement. Nous avons choisi d’établir un seuil, en l’occurrence 100 000 euros de résultat courant - ce qui est bas pour notre secteur -, à partir duquel chaque salarié reçoit indifféremment 500 euros. Nous abondons ensuite en fonction des résultats. L’année dernière a été bonne (30 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 22,7 millions en 2021), nous avons ajouté un complément de 1 500 euros à chacun. Les primes sont versées quelques mois après la clôture des comptes, qui se fait chez nous en septembre.

Comment les salariés ont-ils réagi ?

Certains m’ont remercié mais globalement ils ne m’ont pas sauté au cou, c’est ainsi. La démarche demeure une reconnaissance de la part de l’entreprise. Mais là où nous tenions à rémunérer tout le monde, soit une trentaine de collaborateurs, de la même manière puisque chacun contribue aux résultats, certains s’estiment davantage méritants et nous l’ont fait savoir. Je me demande comment serait accueilli un recul de la prime… La première année elle était de 1 200 euros, la seconde de 2 000 euros. Et si elle redescend à 1 000 ? C’est pourtant le jeu et cela peut arriver.

Vous êtes-vous fait accompagner pour instaurer ces primes ?

J’ai tout délégué à Natixis, il y a quand même toute une partie réglementaire à maîtriser.

Que diriez-vous à des chefs d’entreprise qui hésitent ?

De les mettre en place. C’est un complément de revenus qui ne coûte pas cher à l’entreprise et qui reste un bon moyen de communiquer. Nous profitons des primes d’intéressement pour organiser une grande réunion et exposer les résultats, clarifier les chiffres, exposer la politique de l’entreprise, sachant qu’actuellement nous voulons emmener nos équipes dans notre projet d’usine du futur. Il n’y a pas que l’argent ! C’est donc aussi un excellent outil de communication interne, qui doit s’accompagner d’explications. Je conseillerai par ailleurs de démarrer bas, c’est plus facile de monter ensuite que le contraire. Et puis, aujourd’hui, le marché de l’emploi est tel que la question est plutôt : que se passe-t-il si on ne propose pas de complément de revenu ? Pour certains, ce complément est presque un dû. Nous ne sommes pas à plaindre, nous avons peu de turn-over et des collaborateurs impliqués, mais nous sommes vigilants.

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