
Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, s’est rendu lundi 5 juin sur l’exploitation de Régis Falxa (président des Vignerons Indépendants de Gironde) à Sallebœuf (Gironde) pour lancer officiellement la mise en place du dispositif d’arrachage sanitaire dans le vignoble bordelais. Il a signé une convention aux côtés du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et du Conseil interprofessionnels des vins de Bordeaux (CIVB) pour répartir le financement de l’opération, qui finance l’arrachage à hauteur de 6 000 euros par hectare et concernerait "environ 10 000 hectares" sur les 110 000 que compte le vignoble bordelais.
L’État s’est engagé à financer à hauteur de 30 millions d’euros et jusqu’à 38 millions d’euros "selon les besoins". Le CIVB apporte 19 millions d’euros et la Région 10 millions d’euros. Le financement intervient dans un contexte de profonde crise économique pour "un grand nombre d’exploitations du vignoble bordelais dans l’incapacité, matérielle et financière, de poursuivre l’entretien de leur vignoble", précise le ministère. Officiellement financé pour lutter contre l’abandon des vignes et leur potentielle transformation en foyers de maladies, à l’image de la flavescence dorée (une forme de jaunisse), le plan se précise un peu plus.
Un recensement pour les premières demandes
"L’arrachage puis la reforestation de vignes abandonnées se feront via un dispositif clé en main avec le groupe coopératif Alliance Forêt Bois (AFB)", poursuit l’État, qui précise intervenir sur du boisement ou de la conversion en zone naturelle, le financement du Conseil régional étant de son côté dédié à des parcelles souhaitant une reconversion agricole.
La première étape, qui s’ouvre ce lundi 5 juin, comprend le recensement et la localisation des parcelles qui pourront être accompagnées. Les viticulteurs souhaitant bénéficier de l’arrachage "sanitaire" ont jusqu’au 17 juillet pour remplir un dossier de pré-candidature sur un site dédié. "Ces pré-candidatures ne valent pas autorisation d’arrachage, mais elles seront traitées en priorité au moment des demandes finales et officielles", précise le ministère. Par ailleurs, les viticulteurs peuvent contacter l’ODG Bordeaux et Bordeaux Supérieur (appellation la plus concernée par la crise économique) au 05 57 97 38 10 et 05 57 97 19 28.