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Veragrow mise sur les vers de terre pour fertiliser les sols
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Veragrow mise sur les vers de terre pour fertiliser les sols

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Veragrow, start-up rouennaise spécialisée dans la production et la commercialisation de fertilisants biologiques issus de la lombriculture, a créé une technique de lombricompostage à flux continu entièrement automatisée.

Alexandre Bocage, Théo Saint-Martin et Alexandre Foulon, passionnés par l’univers du ver de terre, ont créé une technique de lombricompostage à flux continu entièrement automatisé. — Photo : © Veragrow

Si la lombriculture - ou élevage de vers de terre - est déjà pratiquée en France, sa production artisanale n’était pas en mesure de répondre à l’augmentation du besoin en engrais biologique. C’est l’objectif que s’est fixé la start-up rouennaise Veragrow, créée en octobre 2019 par trois jeunes ingénieurs diplômés du CESI, Alexandre Bocage, Théo Saint-Martin et Alexandre Foulon. Passionnés par l’univers du ver de terre, dont la population a « baissé drastiquement ces dernières années », les jeunes diplômés ont voulu créer une technique de lombricompostage à flux continu complètement automatisé. « Une technique inconnue en France », assure Théo Saint Saint-Martin qui explique : « Il n’y a pas de migration de vers de terre, donc pas de perte des œufs. Notre technique vise à reproduire ce qui se passe dans les sols de façon naturelle. » Outre la qualité naturelle et plus respectueuse de l’environnement de ce process, celui-ci est moins fastidieux et également moins chronophage.

Evolution du business model

L’entreprise, composée de trois associés et de trois alternantes en communication, business et développement, a installé son site de production à Val-de-Reuil (Eure) avec deux lignes de production de vingt-cinq mètres de long chacune. De la préparation de la nourriture jusqu’à la récolte et à la tamisation du produit final, tout est automatisé. Le nourrissage de vers de terre est conçu en véritable économie circulaire. « Les vers de terre sont nourris avec du fumier de cheval récolté localement, du marc de café collecté sur l’agglomération rouennaise et des résidus d’une brasserie voisine. Notre machine broie et mélange le tout, et le répartit sur l’ensemble de la ligne », détaille le co-fondateur.

Ce process n’a été que la première étape du projet de Veragrow. Aujourd’hui, les trois associés ont fait évoluer leur business model et ambitionnent, non seulement de commercialiser leur lombricompost (actuellement en vente dans les jardineries, l’enseigne Biocoop ou en ligne, NDLR), mais aussi leur système de valorisation mécanique. « La réglementation est avec nous, car la loi sur la valorisation des bio-déchets dont l’échéance est fixée à 2024, impose aux particuliers comme aux professionnels de valoriser les matières organiques ».

Version liquide du lombricompost

L’équipe a identifié quelques clients potentiellement intéressés par l’installation du système de valorisation par lombricompostage à flux continu de Veragrow, notamment la filière équine en recherche de solutions de valorisation du fumier de cheval. « En 2021, nous travaillerons sur la commercialisation du système de valorisation dans une version plus petite et manuelle », annonce Théo Saint-Martin. L’entreprise mène également un nouveau projet de recherche et développement, visant à transformer le lombricompost en produit liquide à destination de nouveaux clients, tels que les agriculteurs qui cultivent de grandes surfaces. Un produit qui sera adapté par la suite, à chaque type de culture et chaque type de sol.
L’entreprise, qui vient d’intégrer l’accélérateur de l’Agence de développement normande, Fast Forward Agrifood, espère lever des fonds d’ici la fin de l’année 2021 pour renforcer sa R & D et son équipe commerciale.

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