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Reflex mobilise le territoire pour faire des déchets une ressource
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Reflex mobilise le territoire pour faire des déchets une ressource

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La loi anti-gaspillage va obliger entreprises et collectivités à trier leurs déchets organiques. De l’assiette aux champs, l’association Reflex mobilise l’ensemble des acteurs du territoire en valorisant les restes alimentaires sous forme de bioressources par le compostage, la redistribution solidaire et la transformation.

L’association Reflex mobilise les acteurs du territoire autour de la valorisation des biodéchets — Photo : David Pouilloux

Dans les jours et les mois qui viennent, la loi AGEC (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire) devrait faire parler d’elle. Cette dernière oblige les détenteurs ou producteurs de biodéchets à organiser le tri séparé de leurs matières organiques au plus tard au 31 décembre 2023. Gros changement à l’horizon pour les entreprises ou collectivités : jusqu’en 2012, la valorisation des biodéchets ne s’appliquait qu’à partir de 120 tonnes de biodéchets produits. En 2016, l’obligation était passée à dix tonnes. "Tout le monde se réveille, alerte Renate Schäfer, directrice de projet et de développement au sein de l’association Reflex. Fin 2023, au premier gramme de biodéchet, il faudra trier et trouver une solution de valorisation."

Une solution complète et sur-mesure

L’association Reflex est née en avril 2021. Elle a été cofondée par cinq acteurs du territoire nantais engagés dans la valorisation des biodéchets : la coopérative nantaise Compost in Situ, les associations Compostri (Nantes), Environnements solidaires (Saint-Herblain), Zest en plus (Nantes) et les Ecossolies. "Nous apportons aux entreprises et organisations qui souhaitent agir, une solution complète et sur-mesure, précise Renate Schäfer. Nous collectons et valorisons les restes alimentaires localement, sur l’ensemble de la chaîne de valeur, et nous garantissons leur retour au sol par compostage local." Sa clientèle va du centre commercial au traiteur local, en passant par la restauration collective (école, collège, lycée, entreprise), les commerces alimentaires, les restaurants ou encore les jardineries. En bout de chaîne, un groupement de huit agriculteurs, du côté de la Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique), récupère le compost pour fertiliser leurs champs.

Selon Renate Schäfer, "de plus en plus d’acteurs économiques, publics ou privés, prennent conscience que les restes alimentaires peuvent être valorisés en boucle locale au lieu d’être considérés comme un déchet ultime qui sera incinéré ou enfoui". Elle ajoute : "Lorsque l’on parle de déchets, on a tendance à vouloir s’en débarrasser. En parlant de bioressources, on pensera plutôt à les préserver, les récupérer et les valoriser."

Le premier gramme de biodéchet

Alors que le marché du biodéchet se prépare à une révolution, l’association, qui regroupe 33 salariés à travers ses différentes entités, va endosser le statut de Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) en fin d’année 2023. "Aujourd’hui, entre 3 et 5 % de nos biodéchets sont valorisés, rapporte Renate Schäfer. L’Auran (Agence d’urbanisme de la région nantaise) estime que 50 000 t de biodéchets sont à disposition sur la seule métropole nantaise. Cela représente un gisement énorme." Marie-Hélène Nédelec, vice-président de Reflex, présidente de l’association Environnements solidaires, révèle que sur le seul marché de Bellevue, à Saint-Herblain, son association valorise 145 t de fruits et légumes "abîmés" par an. "Un tiers est consommé, deux tiers compostés", résume-t-elle.

Au-delà du compostage local, l’accompagnement de Reflex inclut systématiquement les solutions de réduction à la source par l’anti-gaspillage alimentaire. "Moins le client produira de restes alimentaires, plus sa facture s’allégera. C’est une double incitation à faire mieux", poursuit Renate Schäfer. Côté chiffre d’affaires, l’association table sur 166 000 euros en 2022, 340 000 en 2023 et 600 000 pour 2024. "Du quartier à la région, nous proposons une solution à toutes les échelles du territoire, conclut Renate Schäfer. Et tout le monde peut s’y mettre : les citoyens, les collectivités et les entreprises."

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