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La Minoterie Paulic change de dimension
Morbihan # Agroalimentaire # Investissement

La Minoterie Paulic change de dimension

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La Minoterie Paulic met en œuvre un plan d'investissements de 8 millions d'euros sur son site et siège social, de Saint-Gérand, près de Pontivy (Morbihan). Ce poids-lourd de la minoterie bretonne vise un triplement de ses volumes et de ses ventes d'ici trois ans.

Jean Paulic, dirigeant des minoteries Paulic en Morbihan et Côtes-d'Armor, a investi 8 millions d'euros pour tripler la capacité de production de farine d'ici à quatre ans — Photo : Ségolène Mahias

« C’est un investissement historique dans l’histoire de la minoterie Paulic », avance Jean Paulic. Le dirigeant de l’entreprise familiale bretonne, représentant la quatrième génération de meuniers, fait prendre un nouveau virage à la minoterie qui porte son nom. Un chantier XXL est en cours sur le site de Saint-Gérand (Morbihan), siège de la société qui transforme les céréales en farine. Huit millions d’euros sont investis. Un montant qui avoisine le chiffre d’affaires de la PME, qui atteint 10 millions d’euros.

Entamés en avril 2018, ces travaux ouvrent la possibilité pour la minoterie de tripler sa capacité de production. « De 23 à 25 000 tonnes annuelles, nous devrions passer à près de 70 000 tonnes d’ici à quatre ans », précise le dirigeant. Pour ce faire, une imposante tour de mélange composée de 43 silos est en cours d’installation. De quoi changer considérablement le quotidien de la minoterie, qui ne comptait jusqu’alors que neuf silos. « Nous allons ainsi pouvoir réaliser des gammes de farines spécifiques pour certains clients, voire leur dédier certains silos. » Ce nouvel outil doit aussi permettre à l’entreprise de créer de la souplesse dans le contrôle des farines, qui va être intensifié.

Une logistique de pointe

Outre l’outil de production, l’important lifting touche aussi le conditionnement. Une chaîne de conditionnement automatisée va assurer l’ensachage des farines à raison de 15 tonnes par heure. Exit également les sacs de farine avec coutures avec coutures et fils : place aux sacs avec valves et un changement de format qui facilite notamment la palettisation. L’autre investissement majeur concerne l’acquisition d’un transtockeur de 18 mètres sur 35, qui va permettre le rangement des palettes de sacs. Cet outil va aussi permettre à la PME de gagner en efficacité dans la gestion de ses stocks, et en réactivité pour la production.

En parallèle, l’entreprise a aussi investi dans le capital humain. Avec 35 salariés aujourd’hui, Jean Paulic a renforcé les fonctions supports – la direction financière en passant par le service marketing, l’informatique, etc. « Il était important de mettre l’entreprise en ordre de marche. Ces nouvelles compétences comme l’investissement dans l’outil sont là pour assurer à tous un avenir », commente le dirigeant.

Des fibres pour nourrir les insectes

Poids lourd de la minoterie en Bretagne, Paulic se dote aujourd’hui d’un outil unique et de moyens de production ultra modernes. « Les moulins bretons ne couvrent pas aujourd’hui les besoins en farine des entreprises bretonnes », assure Jean Paulic. La densité des industries, notamment les pâtisseries et autres biscuiteries, explique en partie cela. 60 % du chiffre d’affaires de la minoterie sont ainsi réalisés auprès des industriels, 20 % auprès d’artisans, 15 % en alimentation animale et 5 % à l’export. Sur cette partie export, la PME a comme particularité d’avoir trouvé un marché de niche : les « nourrifibres », des fibres issues des blés. Elles sont utilisées par des élevages d’insectes qui seront plus tard introduits dans des serres pour défendre les cultures face aux attaques de parasites.

Établie à Saint-Gérand, la minoterie Paulic compte également deux autres sites, notamment celui de Plounévez-Quintin (Côtes-d’Armor) où sont produites des farines de haute qualité. Une nouvelle enveloppe d’un million d’euros va être consacrée à une montée en gamme technologique au sein de ce moulin costarmoricain. La troisième composante, à savoir le moulin de Séglien, verra lui ses activités transférées à Saint-Gérand d’ici à un an.

Des approvisionnements sécurisés

L’autre spécificité – et la force de l’entreprise – c’est d’avoir structuré ses filières d’approvisionnement. Elle travaille ainsi avec une coopérative, un acteur privé et des agriculteurs en direct. « Paulic dispose d’une position unique en Bretagne, au cœur des carrefours routiers, de notre clientèle et des bassins de production. Nous avons des blés de qualité dans un rayon de 150 km. Cette proximité est un plus au regard des bilans carbone. » La minoterie est aussi engagée dans la démarche nationale agri-éthique. Cette initiative rassemble des agriculteurs et des utilisateurs de farine dans l’optique d’un commerce équitable. « Elle sécurise nos approvisionnements et les coûts, décrit Jean Paulic. Nous avons des contrats avec les agriculteurs qui garantissent les prix pour trois ans. Nous nous préservons ainsi de la volatilité des marchés. »

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