Après deux années d'observation, Vallégrain sort de redressement judiciaire. Le groupe agroalimentaire a en effet présenté des résultats financiers en amélioration et des perspectives de croissance suffisante pour que le Tribunal de commerce de Chartres accepte son plan de continuation. Comptant 410 salariés pour 87 millions d'euros de chiffre d'affaires, le spécialiste de la viande de porc a remis à plat sa stratégie industrielle afin de réaliser des économies d'échelle et retrouver ainsi de la valeur ajoutée.
Un plan qui s'appuie notamment sur son nouveau site de Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir. Le groupe occupe en effet depuis l'été 2018 les murs de l'ancien abattoir de bovins AIM, réhabilité par la Communauté de communes du Perche. Un outil moderne qui lui permet désormais d'y regrouper toutes ses activités de découpe. Celles-ci ayant été réparti au fur et à mesure de la croissance de Vallégrain entre le site historique de Coudray-au-Perche (28), l'atelier de Rungis (92) et son abattoir sarthois de Chérancé qui emploie plus d'une centaine de personnes.
Une rationalisation permettant à l'entreprise de réduire ses coûts logistiques tout en lui redonnant de perspectives de croissance. " L'atelier de Nogent-le-Rotrou n'est pas à saturation, nous pourrions atteindre 11 000 porcs par semaine ", indique Guillaume Riveteau, directeur de ce site où sont découpés 7 000 porcs sur les 8 200 abattus à Chérancé chaque semaine.
Montée en gamme
Depuis sa création en 1989 par Francis Leveau, Valllégrain évolue avec un pied en Sarthe et l’autre en Eure-et-Loir, avec l’engagement de fournir une viande de porc de qualité. " Notre logique a toujours été d’aller chercher la valeur pour les éleveurs en travaillant sous cahier des charges. Tous les porcs que nous découpons sont au moins certifiés et nous travaillons aussi des porcs Label Rouge, Bleu Blanc Cœur et Bio. 180 éleveurs nous apportent 5 200 porcs par semaine et nous produisons toujours environ 5 % des porcs que nous abattons ", explique le fondateur.
Le reste est abattu pour le compte de divers clients dont le sarthois Cosme. Le groupe travaille également au déploiement de ses gammes vers les bouchers charcutiers, les rayons traditionnels de la grande distribution et les rayons libre-service avec des produits sans additif, de nouvelles saveurs et des formats plus petits pour répondre aux évolutions des modes de consommation. Vallégrain lance ainsi une nouvelle campagne de recrutement d’éleveurs dans un rayon de 80 kilomètres autour de ses outils. Pour soutenir des installations en bio, il développe un élevage témoin de 400 truies à Théligny, en Sarthe, mis en place avec Fleury Michon, actionnaire à 50 % dans de sa filiale Vallégrain Développement.