Nancy
Présidentielle 2022 : le dirigeant d'Abby voit l'enjeu environnemental comme le plus important de tous
Interview Nancy # Informatique # Gestion

Présidentielle 2022 : le dirigeant d'Abby voit l'enjeu environnemental comme le plus important de tous

S'abonner

À l’occasion de l’élection présidentielle, "Le Journal des Entreprises" donne la parole à la jeune génération d’entrepreneurs. Nicolas Lespinasse, CEO et fondateur de la start-up nancéienne Abby, propose au futur président cinq pistes de travail axées sur l’attractivité, la régionalisation, l’environnement, l’inclusion et l’éducation.

Nicolas Lespinasse a fondé la start-up Abby à Nancy le 15 avril 2021 — Photo : Abby

Dans le courant du mois d’avril 2022, marqué par les deux tours de l’élection présidentielle, Nicolas Lespinasse soufflera une bougie. Cela fait un an que le jeune homme a fondé la start-up nancéienne Abby et démarré le développement de son application d’aide à la gestion administrative et comptable à destination des microentrepreneurs. Résultat : en moins de douze mois, Abby (18 collaborateurs) a réalisé deux levées de fonds pour un montant total de 390 000 euros et engrangé plus de 10 000 utilisateurs. "Nous avons atteint notre objectif avec deux ans d’avance", sourit le CEO de 26 ans qui reconnaît un environnement de plus en plus favorable aux porteurs de projets. "Il y a, depuis le mandat présidentiel précédent, une volonté d’encourager le développement des start-up en France. La dynamique est très positive. Il faut l’amplifier." À condition de braquer le volant dans une nouvelle direction, celle des régions. "J’ai appris récemment que 80 % des levées de fonds en France sont réalisées par des sociétés parisiennes, s’insurge Nicolas Lespinasse. Il faut désormais emmener les acteurs du financement vers nos territoires. Nous avons une région qui investit beaucoup dans l’industrie du futur. Et de nombreux projets, notamment écologiques, se créent dans nos territoires car ils nous concernent directement."

Inciter et non punir

D’ailleurs, cet enjeu environnemental devrait être, selon le dirigeant lorrain, le plus important de tous. "Or, nous ne faisons pas le dixième de ce que nous devrions faire pour tendre vers une société plus écoresponsable. Et c’est à notre génération de s’y atteler." Pour que les entreprises se sentent, elles aussi, concernées, les pouvoirs publics doivent s’engager. Mais dans ce domaine, Nicolas Lespinasse assure que la carotte restera toujours préférable au bâton. "Ce qui marche, c’est l’incitation, pas la punition, assure-t-il. Il faut donner envie aux entreprises de s’engager vers cette responsabilité environnementale. Il faut favoriser les industries propres et accentuer les efforts pour les financer. À ce jour, les politiques économiques engagées sont loin d’être suffisantes." Dans cette bataille, Nicolas Lespinasse estime que le monde économique ne doit oublier personne. En ce sens, les programmes d’inclusion et de diversité en entreprise doivent se multiplier : "Tout le monde doit avoir sa chance, quelle que soit son origine, sa situation ou encore son sexe. On le sait, les hommes chefs d’entreprise sont plus nombreux alors que les femmes ont plus que jamais leur place dans ce domaine. Plus généralement, il faut accompagner davantage ceux qui n’ont pas beaucoup de moyens et qui ont du mal à se construire une légitimité. Il faut permettre à tous ceux qui en ont la volonté, d’aller au bout de leurs ambitions."

Sensibiliser à l’entrepreneuriat et au numérique

Encore faut-il leur donner l’envie d’entreprendre. Et cela commence dès le plus jeune âge avec, selon le fondateur d’Abby, une éducation renforcée au monde de l’entreprise et plus particulièrement aux nouvelles technologies. "Le numérique, ce n’est pas uniquement un moyen de se divertir. Ce n’est pas, non plus, un piège pour les plus jeunes. C’est l’avenir. Et nous ne faisons pas encore suffisamment pour éduquer nos collégiens et nos lycéens à ce nouveau monde. Je pense notamment au web 3.0 et à la décentralisation des données. Pour construire un numérique plus présent et plus sûr, il faut que les générations suivantes apprennent à s’en servir."

Nancy # Informatique # Gestion