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L'emploi cadre en Grand Est a (presque) retrouvé son niveau d'avant-crise
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L'emploi cadre en Grand Est a (presque) retrouvé son niveau d'avant-crise

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L’Association pour l’emploi des cadres (Apec) Grand Est fait le bilan : en matière de recrutements, 2021 a été "une année de convalescence exceptionnellement positive et rapide". Pour autant, l’incertitude liée au conflit ukrainien pourrait bien saper la dynamique régionale retrouvée.

Thierry Rouchon est responsable de centre à Metz, Nancy et Reims pour l’Apec en Grand Est — Photo : Lucas Valdenaire

"Après une année 2020 particulièrement difficile, le marché de l’emploi cadre renoue avec la croissance", lâche le délégué régional de l'Association pour l’emploi des cadres (Apec) Grand Est Jacques Triponel en introduction de la présentation des chiffres 2021 et des perspectives 2022 concernant les recrutements de cadres dans la grande région. Il faut dire qu’entre 2019 et 2020, la chute avait été brutale, passant de 12 310 à 9 660 recrutements (soit une baisse de 21 %). Mais bonne nouvelle, la courbe n’a pas tardé à repartir dans l’autre sens et ce, quasiment dans les mêmes proportions puisque le Grand Est a enregistré 11 510 recrutements de cadres en 2021 (en hausse de 19 % par rapport à 2020, contre 18 % au niveau national).

Un recrutement sur quatre dans l’industrie

"2021 a donc été une année de convalescence exceptionnellement positive et rapide", se réjouit le responsable des centres Apec de Metz, Nancy et Reims, Thierry Rouchon. "Même si les volumes d’embauches restent toutefois en dessous de ceux d’avant crise (-6 %)", tempère Jacques Triponel. De quoi placer le Grand Est à la huitième place du classement des régions qui ont le plus recruté en 2021 derrière les Pays de la Loire et devant la Bretagne. À ce jour, le Grand Est compte environ 247 000 cadres (2 000 de plus qu’en 2020), soit 7 % des effectifs de France métropolitaine.

Une dynamique largement portée par le secteur des services qui représente 60 % des recrutements cadres de 2021 en Grand Est (contre 75 % au niveau national). L’industrie, en deuxième position, compte pour 26 % des recrutements (contre 12 % au niveau national). Suivent le commerce (9 %) et la construction (8 %). Tous secteurs confondus, les cadres en études R & D (17 %), en commerce et marketing (15 %) et en informatique (14 %) sont les plus recherchés. Dans le détail territorial, c’est l’Alsace qui concentre quasiment la moitié (46 %) des recrutements de 2021 en Grand Est, loin devant la Lorraine (29 %) et la Champagne-Ardenne (25 %).

Une offre sur trois dans le Bas-Rhin

Autre signe positif : le volume d’offres d’emploi cadre publié sur le site de l’Apec a augmenté de 45 % entre décembre 2019 et décembre 2021. Là encore, l’Alsace tire son épingle du jeu : 33 % des offres régionales se situent dans le Bas-Rhin et 13 % dans le Haut-Rhin. La Moselle (14 %), la Meurthe-et-Moselle (14 %) et la Marne (12 %) concentrent là aussi une grande partie des offres d’emploi cadre de 2021. Les départements ruraux comme la Meuse (1 %) et les Vosges (4 %) restent en queue de peloton.

Pour 2022, la tendance ne semble pas ralentir. Au contraire : près de 9 000 offres d’emploi cadre ont été enregistrées dans le Grand Est au cours du premier trimestre, dépassant nettement le niveau d’avant-crise, soit 7 200 au premier trimestre 2019. Les commerciaux (885 offres) et les spécialistes de l’informatique (420 offres) sont actuellement les profils les plus recherchés de la région. Des postes toujours difficiles à pourvoir, comme le confirmait l’Apec dans une publication de décembre 2021.

Guerre en Ukraine

Pour autant, l’association se veut optimiste et estime que le Grand Est pourrait bien enregistrer 11 800 recrutements de cadres en 2022, non loin des 12 310 de 2019, dernière année de référence. Des prévisions encourageantes qui pourraient se retrouver largement contrariées par le contexte international actuel. L'Apec prévient : "les aléas liés au conflit en Ukraine pourraient modifier le chemin de croissance". Selon l’association, les entreprises régionales doivent maintenant faire face à un triple choc lié à l’incertitude économique, à la balance commerciale ainsi qu’au prix des matières premières et de l’énergie. "Notre filière automobile manque de composant et notre secteur du BTP souffre en matière d’approvisionnements, s’inquiète Thierry Rouchon. Sans oublier que nos régions, fortement exportatrices, peuvent être immédiatement touchées."

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