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Le Grand Nancy investit 68 millions d’euros pour faire rouler 25 trolleybus du constructeur suisse Hess
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Le Grand Nancy investit 68 millions d’euros pour faire rouler 25 trolleybus du constructeur suisse Hess

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En raison notamment de l’inflation et des tensions accumulées sur les matières premières, le prix des futurs trolleybus annoncés sur la ligne 1 du Grand Nancy a bondi de 1 à 1,4 million d’euros l’unité en quelques mois. C’est pourquoi la Métropole a souhaité passer commande le plus rapidement possible. Au total, 68 millions d’euros seront dépensés avant la rentrée 2024.

Les actuels tramways sur pneus arrêteront de circuler au printemps 2023 — Photo : Lucas Valdenaire

Cinq mois après avoir annoncé le choix du constructeur suisse Hess (CA : 113 M€ ; 320 salariés) pour livrer ses futurs trolleybus 100 % électriques, la Métropole du Grand Nancy a dévoilé le 16 juin 2022 les détails du contrat qui lie désormais les deux parties prenantes. Au total, 25 véhicules de 24 mètres de long et d’une capacité maximale de 154 voyageurs (contre 136 dans les tramways sur pneus actuels) ont été commandés pour circuler sur la ligne 1. Chaque unité coûtant près d’1,4 million d’euros, le montant global de la commande atteint désormais 35 millions d’euros. C’est 10 millions d’euros de plus que ce qui avait été annoncé en janvier dernier. "Il a fallu tenir compte des aléas internationaux, justifie le vice-président en charge des mobilités à la Métropole du Grand Nancy Patrick Hatzig. Le taux de change avec la Suisse et l’inflation du prix des matières premières liée à la crise et à la guerre en Ukraine nous commandaient de signer au plus vite. C’est pourquoi nous nous sommes fixés comme date butoir la fin du mois de juin. Au-delà, le constructeur ne pouvait plus nous assurer un tel prix."

Inflation et guerre en Ukraine

Autre inquiétude, elle aussi liée à la crise internationale, celle d’une pénurie de matériels : "La négociation s’est faite dans des moments de tensions internationales, notamment sur les délais de livraison, poursuit Patrick Hatzig. Il aurait pu y avoir des complications, d’ailleurs nous l’avons craint, mais nous avons été rassurés par le constructeur." Ce dernier assemble ses trolleybus en Suisse mais la plupart des pièces sont fabriquées hors de ses frontières. Surtout, les structures de caisses du véhicule sont habituellement produites en Biélorussie. Compte tenu de la situation géopolitique, l’ensemble de la production et plusieurs salariés ont été rapatriés en Suisse il y a près de deux mois, provoquant plusieurs retards dans les livraisons du constructeur.

En outre, plusieurs améliorations ont été apportées au futur trolleybus nancéien, de quoi gonfler encore un peu la facture : plateformes d’accès électriques systématiques et deux fauteuils par rames pour les personnes en situation de handicap, rétrovision par caméra, postes de conduite isolés et radars d’angles morts. "Pratique quand on sait que la plateforme sera ouverte aux cyclistes", ajoute le vice-président. Un futur partage de la circulation qui fera l’objet d’une concertation avec les associations d’usagers. Un vote sera également lancé auprès des habitants de la Métropole pour choisir le design des futurs trolleybus, qui ressembleront peu ou prou aux modèles actuellement utilisés à Brisbane en Australie.

Des travaux à 33 millions d’euros

Des habitants qui devront surtout s’organiser avec l’arrêt du tram de la ligne 1 dès le printemps 2023. Un service de bus prendra alors le relais jusqu’à la rentrée de septembre 2024, date prévue pour la mise en circulation des 25 nouvelles rames. Entre-temps, des travaux d’aménagement de la plateforme sont annoncés pour un montant, inchangé cette fois, de 25 millions d’euros. Sans oublier les travaux complémentaires liés à la végétalisation ou encore différentes reprises de voiries pour une facture supplémentaire estimée à 8 millions d’euros. Au total, l’investissement annoncé pour le remplacement des véhicules atteindra les 68 millions d’euros.

Enfin, que fera la Métropole du Grand Nancy de ses vieux tramways ? Un marché est en cours de négociation pour qu’une entreprise de recyclage puisse s’en charger. Même chose pour les rails, voués à disparaître.

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