Moselle
FM Logistic : "Notre priorité, c'est la sécurité de nos 900 salariés en Ukraine"
Interview Moselle # Logistique # International

Cyrille Gibot responsable de la communication externe de FM Logistic "Notre priorité, c'est la sécurité de nos 900 salariés en Ukraine"

S'abonner

Réalisant 3 % de son activité en Ukraine, le groupe mosellan FM Logistic s’active pour assurer la sécurité de ses 900 salariés sur place. Le logisticien de Phalsbourg a par ailleurs décidé de poursuivre son activité en Russie, où il réalise 17 % de son chiffre d'affaires et emploie 8 000 collaborateurs.

FM Logistic, basé à Phalsbourg (Moselle), compte plus de 900 salariés en Ukraine et 8 000 en Russie — Photo : FM Logistic

Le groupe FM Logistic (1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires, 27 000 collaborateurs) compte plus de 900 salariés en Ukraine. Avez-vous de leurs nouvelles ?

À ce jour, nous avons réussi à contacter la grande majorité de nos salariés ukrainiens à l’exception d’une cinquantaine de personnes. Nous essayons de garder le contact avec tout le monde mais c’est difficile. Nous avons également mis une hotline en place. Nous savons que plusieurs collaboratrices sont parvenues à quitter l’Ukraine avec leurs familles et se trouvent actuellement en Pologne ou en Roumanie. Nous sommes inquiets et très affectés. Notre priorité, c’est la sécurité de nos équipes sur place.

Vous exploitez un site à l’est de Kyiv, la capitale ukrainienne. L’activité est-elle maintenue ?

Nous avons presque tout arrêté à l’exception de quelques livraisons de produits essentiels pour l’hygiène et l’alimentation, à la demande de certains de nos clients. Tant que les conditions de sécurité nous le permettent et tant que nous trouvons de l’essence, nous pouvons le faire. Mais nous nous tenons prêts à y mettre un terme, dès que cela s’avère nécessaire. Ce n’est pas pour maintenir l’activité en soi, mais c’est parce que cela joue un rôle important dans la vie des gens.

Comment vous organisez-vous sur place ?

Nous avons très vite mis une cellule de crise en place. Elle se tient informée et prend des décisions opérationnelles. Nous restons ainsi en contact avec nos équipes sur place mais aussi celles qui sont situées en Pologne ou en Roumanie.

Quel est le rôle de vos équipes dans ces pays limitrophes ?

Elles assurent d’abord une mission d’accueil pour nos collaborateurs qui ont quitté l’Ukraine. Elles ont aussi une mission d’assistance et de liaison avec les ONG locales pour coordonner les aides. Ces sites poursuivent leurs activités même si cela a été compliqué au début car nous craignions des pénuries d’essence, notamment dans le sud-est de la Pologne. Mais aujourd’hui, sur le plan opérationnel, nos sites d’Europe centrale fonctionnent normalement.

Avez-vous la possibilité d’aider vos collaborateurs ukrainiens sur le plan humanitaire ?

Nous nous organisons déjà pour accompagner toutes les initiatives solidaires, notamment de la part de nos collaborateurs. Nous sommes en train de regarder comment nous pourrions, sur le plan matériel, leur fournir une aide à l’hébergement. Parmi nos salariés basés en France et en Moselle, il y a des volontaires pour les accueillir. Sur le plan professionnel, nous réfléchissons à comment nous pourrions leur assurer un emploi.

Envisagez-vous de fermer votre site de Kyiv ?

C’est prématuré. Mais nous travaillons actuellement sur différents scénarios et nous évaluons leurs conséquences économiques. Nous constatons déjà un impact significatif sur nos chaînes d’approvisionnement avec la hausse du prix du pétrole et des énergies. Sans oublier la recomposition des transports internationaux. C’était déjà le cas auparavant mais à une tout autre échelle. Désormais, notre supply chain subit un triple choc : il y a eu la pandémie, il y a eu la reprise très forte de l’économie et ses tensions liées à l’augmentation des prix, et maintenant il y a la guerre. Il est difficile d’évaluer les répercussions de ce conflit sur le long terme. L’important, aujourd’hui, est de s’organiser au mieux pour continuer à servir nos clients malgré la hausse importante du prix de l’essence.

Vous comptez jusqu’à 8 000 collaborateurs dans une vingtaine de sites en Russie. À l’instar de plusieurs grands groupes internationaux, avez-vous l’intention de quitter le pays ?

Nous sommes en Russie depuis 1994 et en Ukraine depuis 1997. Nous sommes un employeur important dans les deux pays et nous avons donc une responsabilité envers nos équipes qui sont prises dans une situation qui les dépasse. Je le confirme : FM Logistic souhaite poursuivre son activité en Russie. Nous le devons à nos salariés et à nos clients.

Vos activités en Russie sont-elles affectées ?

Nos activités d’entreposage et de transport restent opérationnelles. Beaucoup d’entreprises ont suspendu leur activité dans le pays mais d’autres, et non des moindres, la maintiennent. Donc nous honorons les contrats que nous avons avec elles.

Moselle # Logistique # International
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise FM LOGISTIC CORPORATE