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Profilia veut devenir la référence européenne de l’évaluation du potentiel des végétaux
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Profilia veut devenir la référence européenne de l’évaluation du potentiel des végétaux

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Basée à Nancy, Profilia a développé une technologie permettant d’évaluer le potentiel de biomasses végétales pour y chercher des fonctions potentielles. En 2024, la start-up espère tripler son chiffre d’affaires en poursuivant la R & D et envisage la production d’ingrédients d’origine naturelle.

Eric Gelhaye, Muriel Barbier-Boileau et Flavin Zannini (de gauche à droite), espèrent développer une nouvelle activité d’ici la rentrée 2024 — Photo : Justine Flayac

Spécialisée dans la recherche de biomolécules actives au sein des végétaux, Profilia (2 salariés, 36 000 € de CA 2023) souhaite développer ses compétences à l’échelle nationale, puis européenne. "Seuls cinq laboratoires dans le monde travaillent sur les mécanismes fongiques qui ont mené à la mise au point de notre technologie", explique Muriel Barbier-Boileau, la présidente et cofondatrice.

Créée fin 2022 par trois scientifiques de l’Université de Lorraine, la start-up nancéienne a développé une technologie de biomimétisme, permettant d’évaluer le potentiel de biomasses végétales pour y rechercher des fonctions potentielles.

Propriétés antioxydantes, antimicrobiennes, insecticides…

Sécurisé par une licence de savoir-faire exclusif signée entre l’INRAE et la start-up, le procédé révèle des molécules actives en utilisant des protéines adaptées à leur environnement naturel. "En 2023, nous avons analysé entre 150 et 200 échantillons ", annonce la présidente. Pour l’heure, la start-up, qui se surnomme "Les Profilers du végétal", est en mesure de détecter trois activités : les antioxydants, les antimicrobiens et les insecticides.

Une quatrième activité

Pour tripler son chiffre d’affaires en 2024 et se développer à l’échelle européenne à partir de 2026, Profilia mise sur la prospection commerciale. Si elle s’adresse pour l’heure principalement aux acteurs cosmétiques et de bio contrôle, "l’objectif est de bien comprendre le marché pour se structurer, se faire connaître et développer d’autres activités, comme les anti-inflammatoires", anticipe Muriel Barbier-Boileau. Pour la rentrée prochaine, la start-up espère être en mesure de détecter des propriétés herbicides dans les biomasses analysées.

Un lancement à la production

Plus qu’un outil d’aide à la décision, "nous préparons le développement d’une partie production", annonce la présidente. En partenariat avec la Serre à Projets et la Métropole du Grand Nancy, la start-up travaille actuellement sur un projet de valorisation de la renouée du Japon. La plante invasive devrait prochainement être fauchée, dans le cadre d’un plan de lutte territorial. Le projet permettra de créer de nouveaux emplois dans l’économie sociale et solidaire, tout en valorisant la plante pour créer de l’énergie par la voie de la méthanisation, mais aussi pour obtenir une valeur ajoutée en chimie verte.

C’est à ce stade qu’intervient Profilia, qui en analysera des échantillons d’ici fin 2024. Si la start-up y trouve une activité exploitable, "nous pourrions concevoir un ingrédient, même si à terme, la partie production sera sous-traitée", prévoit Muriel Barbier-Boileau. Et, si les résultats ne sont pas concluants, "nous avons des projets sur d’autres biomasses", poursuit-elle.

Vers une levée de fonds

Déjà soutenue par Lorraine Inside, l’Incubateur Lorrain et aidée financièrement par Bpifrance et la Région Grand Est au titre de la transition écologique, Profilia pourrait passer à l’étape supérieure grâce à cette diversification : la start-up envisage d’ouvrir son capital. "Un lancement à la production rendrait une levée de fonds jouable", analyse la présidente.

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