Grand Est
Dans le Grand Est, 500 gros consommateurs de gaz pourraient être concernés par des délestages
Grand Est # Industrie # Conjoncture

Dans le Grand Est, 500 gros consommateurs de gaz pourraient être concernés par des délestages

S'abonner

En pleine incertitude énergétique, les équipes de GRDF dans le Grand Est travaillent avec les services de l’État sur un mécanisme permettant de diminuer fortement la consommation de gaz, en demandant aux industriels d’arrêter de produire.

Emmanuel Connesson, directeur territorial de GRDF pour le Grand Est, et Christophe Desessard, directeur clients et territoires pour GRDF dans l’Est de la France — Photo : Jean-François Michel

C’est le scénario noir. "Plusieurs semaines de froid intense, qui mettraient à mal les stockages de gaz", imagine Christophe Desessard, directeur clients Territoire Est pour GRDF. Un scénario encore aggravé par un parc nucléaire français en sous-régime. "Si le parc nucléaire n'est pas en état de répondre à la demande, il faudra allumer les 15 centrales électriques fonctionnant au gaz installées sur le territoire français, des cycles combinés gaz", souligne-t-il.

Un scénario surtout impossible à prévoir, mais pour lequel les équipes de GRDF travaillent, avec les services de l’État, pour "maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande", précise Emmanuel Connesson, directeur territorial de GRDF pour le Grand Est. "Si le besoin s’en fait sentir, il sera demandé à de très gros clients identifiés et informés au préalable d’interrompre ou de diminuer leur consommation pour quelques jours, probablement en fin d’hiver si les stockages sont bas."

Prévenus deux jours avant

Concrètement, ce mécanisme, appelé délestage, doit permettre la continuité d’approvisionnement en gaz du plus grand nombre de clients, et notamment des particuliers, en demandant aux gros consommateurs, comprendre, les industriels, de s’effacer. Ils sont 5 000 en France à être concernés, dont environ 500 dans le Grand Est. "Seuls les clients qui consomment plus de 5 GWh par an sont concernés", précise Emmanuel Connesson. Les services de l’État terminent actuellement ce recensement pour anticiper, avec les industriels concernés, la marche à suivre. "Ils seront prévenus deux jours avant des difficultés d’approvisionnement et, le jour même, deux heures avant", détaille Emmanuel Connesson, qui insiste : "Par contre, les industriels ne seront jamais coupés physiquement en gaz. À eux d’anticiper les arrêts de production".

Ces éventuels délestages, mesure ultime pour faire face à des difficultés d’approvisionnement en gaz, cibleraient en priorité les centrales de production d’électricité à partir de gaz, puis les industriels pouvant se permettre de réduire leur consommation sans conséquences économiques, avant de toucher ceux qui pourraient rencontrer des difficultés à redémarrer leurs outils de production. Une liste de gros consommateurs qui devrait permettre d’épargner les établissements assurant une mission d’intérêt général, mais aussi, et surtout, les particuliers.

Grand Est # Industrie # Banque # Production et distribution d'énergie # Conjoncture