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EDF abandonne le projet de reconversion vertueuse de la centrale de Cordemais
Loire-Atlantique # Production et distribution d'énergie

EDF abandonne le projet de reconversion vertueuse de la centrale de Cordemais

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EDF annonce l'arrêt du projet Ecocombust de reconversion vertueuse de la centrale de Cordemais, en Loire-Atlantique, laquelle travaillait depuis cinq ans pour trouver une alternative au charbon. Le site et ses 350 salariés ne sont pas menacés, assure l'exploitant.

La centrale de Cordemais travaillait depuis 2016 sur le projet Ecocombust visant à remplacer le charbon par un nouveau combustible à base de déchets de bois et de biomasse — Photo : Amandine Dubiez

Grosse déception à Cordemais, en Loire-Atlantique, pour les 350 salariés de la centrale à charbon mais aussi pour les élus locaux qui, de tous bords, soutenaient le projet de reconversion de l'équipement voué à la fermeture dans les prochaines années.

L'exploitant de la centrale de Cordemais, EDF, a annoncé le 8 juillet qu’il arrêtait le projet Ecocombust, qui visait à remplacer le charbon par un nouveau combustible à base de déchets de bois et de biomasse. Le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy a expliqué sa décision via une lettre adressée au syndicat CGT.

Retrait du principal partenaire industriel

Deux raisons principales ont conduit à cette décision explique le dirigeant : "le coût du projet qui ne permettrait pas de garantir un prix attractif du produit final et le retrait récent [en avril 2021] du partenaire industriel [Suez] qui était à nos côtés". Ce retrait de Suez entraînait un retard de mise en service du projet en 2024. Trop tard pour répondre aux exigences de reconversion vertueuse de la centrale à charbon la plus puissante de France, imposée par le gouvernement français à horizon 2022.

La centrale de Cordemais travaillait depuis 2016 sur ce projet. Elle avait pour ambition de créer une usine de production de granulés dédiée. Le prototype a permis de produire 220 tonnes de granulés. "Le caractère très innovant et le manque de retour d’expérience sur ce type de produit, ainsi que l’envolée récente des prix des matières premières, ont pénalisé l’économie du projet", précise EDF.

Le groupe ne dit pas adieu au projet pour autant. "Le procédé a pu être breveté et testé, [ce qui permettra] peut-être la mise en œuvre de ce projet par de nouveau acteurs", explique Jean-Bernard Lévy aux salariés. L’enjeu dépasse Cordemais pour EDF. Il s’agissait, avec ce projet innovant, de créer un référentiel duplicable à l’international. Aujourd’hui, quelques centrales thermiques fonctionnent déjà avec de la biomasse, mais qui est issue de bois coupé et non de déchets verts. Une solution qui, si elle est décarbonée, n’est pas satisfaisante d’un point de vue environnemental puisqu’elle encourage la déforestation.

Avenir assuré pour les 350 salariés

Si le projet est arrêté, l’avenir de la centrale resterait assuré et n’aurait pas d’impact pour les 350 salariés, selon EDF. Jean-Bernard Lévy précise ainsi dans sa lettre que de nouveaux projets autour du "thermique décarboné" sont à l’étude et que la centrale de Cordemais pourrait y être associée dès cet automne. La centrale s’arrêtera complètement en 2026. À la demande de RTE, elle continuera d’utiliser du charbon mais à une limite de 750 heures pleine puissance par an, pendant encore quatre ans.

En 2020, l’État s’était engagé sur un plan de 275 millions d’euros pour compenser les conséquences de la fermeture de la centrale à charbon la plus puissante de France.

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