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Chantiers de l'Atlantique : l'État refuse l'offre de reprise de Jean-Claude Bourrelier
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Chantiers de l'Atlantique : l'État refuse l'offre de reprise de Jean-Claude Bourrelier

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Déçu par la fin de non-recevoir à sa proposition de reprise de 41 % du capital des Chantiers de l’Atlantique, l’entrepreneur sarthois Jean-Claude Bourrelier, fondateur de Bricorama, referme le dossier sur lequel il travaillait depuis trois ans. C’est mardi 13 avril que le ministère de l’Économie l’a informé. L’État demeure le principal actionnaire du chantier naval nazairien.

Ayant refusé l’offre de reprise de l’entrepreneur Jean-Claude Bourrelier, l’État demeure l’actionnaire principal des Chantiers de l’Atlantique — Photo : Chantiers de l'Atlantique

La fin du suspense s’est matérialisée par un coup de fil. Mardi 13 avril, dans l’après-midi, le directeur de cabinet du ministre de l’Économie, Bertrand Dumont, contacte Jean-Claude Bourrelier. Ce dernier, fondateur de Bricorama et PDG de la holding familiale qui porte son nom (222 millions d’euros de chiffre d’affaires, 1 500 salariés), souhaitait connaître les intentions de l’État avant fin avril sur l’avenir des Chantiers de l’Atlantique. L’entrepreneur sarthois envisageait de se porter acquéreur de 41 % du capital chantier naval nazairien et appréhendait que les élections régionales et surtout la présidentielle avec leur éventuel cortège de changements de position, n’interfèrent dans son offre de reprise. L’État, par la voix de Bertrand Dumont, a finalement refusé sa prise de participation.

"Je referme ce dossier"

"L’échange avec Monsieur Dumont a été cordial, témoigne Jean-Claude Bourrelier, même si je n’ai pas eu de véritable explication au refus de mon offre." Il conjecture qu’il ne "remplit pas toutes les conditions. Je ne dois pas cocher pas toutes les cases. Et je pense que le gouvernement se dit que moins il bouge avant les élections, moins il y aura de remous". L’entrepreneur se dit certes déçu par cette décision -"cela fait trois ans que je travaille sur ce dossier"- mais relativise. Une fois les échéances électorales passées, "je vais ouvrir d’autres dossiers, celui-ci, je le referme, je n’ose même pas penser aux probabilités de le rouvrir."

Aucun autre repreneur potentiel ne s’est manifesté. C’est du moins ce que le ministère de l’Économie a fait savoir au maire et président de la communauté d’agglomération de Saint-Nazaire David Samzun. "Ce midi, (NDLR, mercredi 14 avril), j’ai participé à une visioconférence avec le directeur de cabinet du ministre de l’Économie. Il nous a précisé que l’État souhaite, d’une part, absolument un investisseur industriel, d’autre part, quelqu’un qui ait une surface financière plus grande que celle de Monsieur Bourrelier. Par ailleurs, il nous a fait savoir que la période actuelle ne permet pas de prendre une décision."

L’État demeure actionnaire majoritaire

L’État, après l’échec en début d’année de la reprise des Chantiers de l’Atlantique par son concurrent italien Fincantieri, confirme demeurer l’actionnaire majoritaire avec 84,4 % du capital (Naval Group possède 11,7 %, les salariés 2,4 % et les sous-traitants locaux 1,6 %). L’encadrement est inchangé. "Je reste vigilant, poursuit David Samzun, à ce que le jour où l’État recherchera de nouveau un actionnaire, ce dernier restera français, au service de l’emploi et de la pérennité de l’activité industrielle." La situation devrait demeurer figée au moins jusqu’à l’élection présidentielle puis les législatives qui s’ensuivront en juin 2022.

Le chantier naval de Saint-Nazaire, qui emploie 4 000 salariés directs (au moins 5 000 autres indirectement) et a réalisé 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2019, fabrique principalement des paquebots. Aussi positionné sur le marché de l’éolien offshore, il est amené à co-construire le futur porte-avions à propulsion nucléaire français pour une mise en service programmée en 2038.

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