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Le groupe Cochez grossit avec l'acquisition de trois dentelliers régionaux
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Le groupe Cochez grossit avec l'acquisition de trois dentelliers régionaux

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Malgré la crise, le groupe Cochez poursuit son développement en signant l’acquisition de trois dentelliers, à Calais et Caudry. Un nouveau tour de force réalisé par cet industriel basé à Valenciennes (Nord), qui avait déjà repris en novembre dernier les dentelliers calaisiens Noyon et Desseilles. Le dirigeant, Pascal Cochez, entend bien placer sa holding, Calais Dentelle, au cœur de ce marché mondial.

— Photo : Marie Boullenger

Si de nombreux dirigeants ont retenu leur souffle pendant le confinement, Pascal Cochez, lui, a bouclé l’acquisition de trois dentelliers nordistes. Du côté de Calais, il a repris deux entreprises qui ont cessé leur activité en janvier : le fabricant Boot, spécialisé dans la dentelle à fins points, et Cosetex, un petit fabricant de bandes de coton. Le mois de mai a également été marqué par l’acquisition des Dentelles Méry, spécialisées dans la robe, à Caudry (Nord). Une série d’opérations inattendues en cette période de crise et qui marque un nouveau tournant dans la stratégie de la holding Calais Dentelle. Fin 2019, l’industriel avait déjà repris les dentelliers de Calais Noyon et Desseilles, alors en difficulté. « Nous avons désormais trois pôles bien définis : la robe, la lingerie et le pôle innovation axé sur les accessoires de mode ». Cette réorganisation permet à l’entreprise Calais Dentelle d’être présente sur tous les segments de la dentelle, au cœur de ce marché de niche international.

Pourtant, la crise n’a pas épargné la filière textile du groupe Cochez. L’activité s’est brutalement arrêtée et le dirigeant a dû placer la plupart de ses salariés au chômage partiel. En cause : les stocks n’ont pu être renouvelés et les commandes se sont écroulées. « L’activité des dentelles a chuté de 80 % en avril. C’était tellement imprévisible », confie le chef d’entreprise. Mais contre toute attente, la reprise s’est manifestée plus tôt que prévu. Si l’Europe s’est mise en pause de mi-mars à mi-mai, les clients asiatiques, eux, ont retrouvé un regain d’activité. Le carnet de commandes a donc retrouvé des couleurs avant la fin du confinement. : « Nos clients asiatiques, qui représentent 20 % de la clientèle totale, nous ont de nouveau sollicités. Un bol d’air qui a permis de maintenir notre service commercial et d’expédition », détaille Pascal Cochez.

L’activité industrielle peu impactée

Si le groupe Cochez a résisté à la crise, c’est avant tout grâce à la diversité de ses activités. D’un côté, le textile a pris la vague du Covid-19 de plein fouet ; de l’autre, son activité de services aux industriels (bureau d’études, transport exceptionnel, TP, tuyauterie…) n’a jamais cessé pendant le confinement. Un scénario à deux vitesses qui a permis de limiter les dégâts. « Nos activités hors dentelle ont bien résisté à la crise, en partie grâce à certains de nos clients industriels dans la sucrerie et la verrerie, qui eux n’ont jamais cessé de faire tourner les machines ». De nature optimiste, l’homme d’affaires valenciennois se montre confiant pour la suite. « Ce qui me passionne le plus, c’est de trouver des solutions aux problèmes. Le fait d’avoir pratiqué du retournement sur des sociétés en difficulté me permet aujourd’hui de gérer les imprévus ». Il espère une reprise du marché de la robe dès septembre. En revanche, il n’envisage pas de retour à la normale avant 2021 pour le marché de la lingerie. En attendant, le groupe Cochez poursuit son développement et table sur 33 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, contre 20 millions d’euros en 2019.

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