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Le groupe Cochez investit 4 millions d'euros pour jouer la « complémentarité »
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Le groupe Cochez investit 4 millions d'euros pour jouer la « complémentarité »

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Le groupe Cochez, basé à Valenciennes (Nord), multiplie ces dernières années des développements tous azimuts : reprise de la conserverie de poisson Delpierre, rachat de l'usine Sacsum, création d'une coentreprise de levage en Belgique... Et il se lance, depuis quelques mois, dans le stockage industriel.

— Photo : Groupe Cochez

Créé en 2007 par Pascal Cochez, le groupe valenciennois Cochez s’est avant tout fait une spécialité du service aux industries (bureau d’études, transport exceptionnel, TP, tuyauterie). En 2017, il est passé du côté des opérateurs industriels, avec la reprise de Delpierre, à Boulogne-sur-Mer. « Quand j’ai appris que la dernière conserverie de poisson de la région était en vente, il était pour moi évident de faire quelque chose », se justifie presque Pascal Cochez, mettant en avant son attachement au patrimoine industriel régional.

Depuis la reprise et la création de la société Petit Pierre, validée en février 2017 par le tribunal, Pascal Cochez a lancé un plan d’investissement d’environ 2 M€ sur trois ans pour moderniser l’outil de production. Un effort dans lequel il est désormais largement soutenu, puisqu’il a fait rentrer le groupe vendéen Gendreau (600 salariés, 120 M€ de CA) au capital de l’entreprise, début 2018.

« Gendreau fait le même métier et ses trois sites de production commençaient à arriver à saturation. Je lui ai proposé de reprendre la majorité du capital de Petit Pierre pour que l’usine de Boulogne gagne des volumes, et de nouveaux contrats », résume Pascal Cochez, qui conserve en son nom 34 % du capital de Petit Pierre, et garde la direction du site de 80 salariés. « Ça fonctionne déjà : nous anticipons dès cette année une augmentation de 30 % de la production sur le site, pour un chiffre d’affaires de 25 M€ cette année, contre 18 M€ précédemment. Nous recommençons à embaucher aussi, pour atteindre rapidement 90 à 100 salariés. »

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4 M€ pour racheter l’usine Sacsum

Cette stratégie autour de l’avenir de Petit Pierre permet aussi au groupe Cochez, par ailleurs en plein développement, de conserver une capacité d’investissement intacte. Pascal Cochez vient ainsi de débloquer 4 M€, largement financés par des prêts bancaires, pour acheter l’ancienne usine Sacsum, près de Valenciennes. Un site que le groupe louait depuis 2014 et sur lequel sont regroupées deux de ses quatre entités.

Outre Petit Pierre, désormais sortie du groupe, et l’entreprise de TP Remco (1,80 M€ de CA, 26 salariés), active sur le littoral, le groupe Cochez comprend en effet le prestataire industriel Sogem (4 M€ de CA, 40 salariés), basé à Flines-lez-Raches (Nord), le cabinet d’études Temi (3,3 M€ de CA, 24 salariés) et l’entreprise de convoiement exceptionnel Sitca (2,4 M€ en 2017, 20 salariés). Ce sont ces deux dernières sociétés qui sont désormais sises, avec le siège du groupe, au sein de l’usine Sacsum, un site de 15 000 m² qui devrait donner à Sitca la place de prendre une nouvelle ampleur.

Sitca s’étoffe

Déjà doublée d’une filiale belge, Sitca Belgium, créée en avril 2017, l’entreprise de transport exceptionnel vient de réaliser un joli coup en créant une coentreprise avec la société de levage anversoise Aertssen (1 100 salariés, CA 2016 : 232 M€). « Quand il nous a vus arriver à Zeebrugge, le dirigeant d’Aertssen s’est étonné du fait qu’une petite entreprise ait réussi à se faire une place là-bas, alors que lui n’avait jamais vraiment réussi à s’implanter en France. Tout de suite, je lui ai proposé de monter quelque chose ensemble. »

Née en octobre, Sitca-Aertssen opère donc dans l’Eurorégion. Quelques grues sont basées à Valenciennes et, pour les chantiers plus importants, Aertssen, qui possède un parc de 140 grues, peut fournir des engins très puissants. « C’est sûr qu’avec cette association, on a surpris le monde du levage, qui est assez petit dans la région », sourit Pascal Cochez. « On est en train de prendre des parts de marché. Ensemble, nous réfléchissons déjà à l’avenir, en passant soit par l’achat de nouvelles grues, soit par de la croissance externe, si l’occasion se présente. » Toutes activités confondues, Sitca, qui réalisait 800 000 € de CA en 2016, devrait enregistrer 4,5 M€ de CA en 2018 et 6 M€ en 2019, « hors croissance externe », souligne Pascal Cochez.

En parallèle, le dirigeant compte exploiter ses nouveaux locaux pour lancer un autre service, et ainsi, boucler la boucle. « Nous proposons depuis quelques mois du stockage industriel. Nos entrepôts sont immenses et sont équipés de ponts roulants de forte capacité. Nous pouvons donc stocker de très gros volumes, sur de courtes ou de longues périodes… Je veux vraiment jouer la carte de la complémentarité : désormais, je peux proposer à mes clients d’enlever leurs équipements encombrants, de les transporter, de les stocker et de les leur ramener, et ce au travers d’une offre combinée, portée par Sitca. » Vingt emplois devraient être créés dans les trois ans.

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